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marie-madeleine.icône.EntierC’est le premier jour de la semaine. Un temps nouveau commence ; il faisait encore sombre, c’est la nuit depuis la mort de Jésus. Mais une aube nouvelle est en train de poindre. Marie-Madeleine se rend au tombeau pour l’ultime rencontre avec celui qu’elle a aimé et qu’elle croit mort. Arrivée, elle constate que le corps du Seigneur n’y est plus et court en informer Pierre et l’autre disciple qui se rendent au tombeau. Mais, tandis qu’ils retournent chez eux, Marie- Madeleine reste là et, tout en pleurant, poursuit sa recherche. “Je chercherai celui que mon coeur aime.” dit la bien-aimée du Cantique des cantiques.

Soudain Jésus est là. Il lui demande : “Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?” Et nous, qui cherchons nous ? Est-ce le Vivant ?
Elle le prend pour le jardinier. Un mot alors, son nom “Marie “ et un accent qui ne trompe pas. Cela suffit. Elle le reconnaît. La réponse jaillit : “Rabbouni”.

Marie le reconnaît lorsqu’il l’appelle par son nom.
Les disciples d’Emmaüs ont reconnu Jésus à la fraction du pain. Il ne suffit pas que Jésus soit présent à ses disciples, il faut encore qu’ils le reconnaissent. A quels signes discernons- nous la présence de Jésus ?
Au cri de foi et d’amour de Marie-Madeleine Jésus répond : “Ne me retiens pas ! Car je ne suis pas encore monté vers mon Père.” Marie s’est jetée aux pieds de Jésus. Elle le revoit et elle croit qu’elle va pouvoir à nouveau l’écouter et le servir. Mais non, Jésus en ce matin de Pâques monte vers le Père, il passe à une condition nouvelle. Marie doit accepter que Jésus lui échappe au moment même où, l’ayant reconnu, elle l’a retrouvé.

La résurrection de Jésus est-elle une évasion ?
Le message confié à Marie démontre qu’il n’en n’est rien. Elle va donc trouver les frères et leur annonce : “J’ai vu le Seigneur !”. Il est vivant, il monte vers le Père. Puis viendra cette bonne nouvelle : son Père est notre Père, son Dieu est notre Dieu. Jésus fait devenir enfants de Dieu ceux qui croient en son nom. Il semble quitter les siens, mais ils deviennent ses frères et il demeure en eux.
Il nous dit, comme à Marie : “C’est au cœur de ton cœur que tu peux me chercher. C’est au cœur de mon cœur que ton nom est gravé.” En se hâtant vers les frères, elle qu’on appelle l’apôtre des apôtres, c’est vers Jésus qu’elle se hâte, car c’est au sein de la communauté que va se répandre la vie du ressuscité. Et nous, vers qui sommes nous envoyés pour annoncer qu’Il est vivant ?

Soeur Denise BOURGOIN
Prieuré N-D de la Visitation, Ligueil (Indre-et-Loire)
Chronique 230,