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Voici mon témoignage de ce que représente pour moi, Marie.

vierge

Depuis mon enfance, bien sûr, je priais Marie, avec les Je vous salue Marie que je répétais machinalement sans trop comprendre. Devenue adulte, je ne peux pas dire que j’avais un culte marial très poussé. C’était surtout ma relation à Dieu que je soignais et que j’avais envie d’approfondir.
Les années passant, Je n’ai plus trop de souvenirs des fêtes de l’Assomption si ce n’est celle de 1986. Avec mon mari et mes enfants, nous venions d’arriver en France, à Louviers, après 8 années passées en Belgique.
Nous nous rendons à l’Eglise Notre-Dame et je fus frappée par l’homélie du prêtre de l’époque : Michel Souche. Je ne peux pas vous redire ici les mots exacts qu’il a employés, mais il nous a démontré que Marie n’était pas la personne, toute gentille, toute serviable, sans personnalité, comme on avait l’habitude de la dépeindre, qu’elle valait bien plus. Bien au contraire, tout au long de sa vie, elle avait fait preuve de caractère, de courage. Je crois que c’est à partir de ce moment que j’ai commencé à voir Marie avec un autre regard.

Dans les Evangiles, il y a très peu de passages où il est question de Marie. Je vais les dérouler avec vous avec ma vie de mère de famille de 4 enfants et de mamie de bientôt 8 petits-enfants.
L’Annonciation : l’ange Gabriel vient chez elle, elle a été choisie pour être la mère de Jésus, ce n’est pas facile pour elle, elle est troublée, elle se pose plein de questions : « Comment cela va-t-il se faire ? » mais Dieu est avec elle. Elle ne comprend pas bien, mais elle choisit de lui faire confiance, elle dit oui à ce qui lui est demandé. Je pense aussi à ce moment où l’on apprend que l’on est enceinte. Pour moi, ce fut chaque fois une joie mais en même temps, beaucoup de questions surgissent. Alors, comment ne pas penser à Marie qui apprit qu’elle serait la mère de Dieu ? La poursuite de la route pour Marie va être l’abandon entre les mains de Dieu. Elle va se laisser transformer par Dieu.

La Visitation : quand elle rend visite à sa cousine Elisabeth, nous fait prendre conscience que rien n’est impossible à Dieu. Elisabeth répond d’une voix forte, sûre, certaine, d’une voix qu’on ne peut remettre en question : Dieu t’a bénie plus que toutes les femmes et sa bénédiction repose sur l’enfant. Bénir signifie : dire du bien de, mais aussi « être avec ». Dieu est avec Marie et avec Jésus. Tous deux vivent dans la même circulation d’amour. En se tournant vers Dieu, en lui faisant confiance, en accueillant l’Esprit qui transforme, Marie naît à une vie nouvelle et participe à la naissance pleine de Jésus, à sa naissance en tant que Fils de Dieu. Marie porte Jésus comme une mère aimante porte son enfant.
On voit dans le récit de l’Annonciation ou de la Visitation que l’humble âme de Marie s’est déplacée vers un Etre plus grand, plus beau, plus généreux. En disant son « oui » à Dieu, elle a trouvé la joie, le bonheur, le trésor. Et maintenant elle ne peut que les chanter, les partager. Dans le Magnificat, on retrouve tout cela :

- L’âme humble de Marie : «son humble servante »
- Marie trouve la joie, le bonheur : « Mon cœur est plein de joie » « on me dira bienheureuse » « Dieu a fait pour moi des merveilles »
- Marie désire partager : « De tout mon être, je veux dire la grandeur du Seigneur. »

Marie a été soulevée au-dessus d’elle-même, elle a été émerveillée, transportée d’admiration. Elle ne peut que chanter, crier, dire le Dieu Saint et Sa bonté, Sa Force d’Amour, Sa générosité. Les jeunes parents connaissent aussi cette joie de donner la vie.
Dans le Magnificat, Marie ne s’adresse pas directement à Dieu. Elle semble nous prendre à témoin de son bonheur et vouloir nous transmettre un message.

La naissance de Jésus : A Bethléem, elle met au monde son fils premier-né, elle l’enveloppe et le couche dans une crèche. Par son geste, Marie rejoint les bergers dans leur pauvreté, leur misère, leur exclusion (à cette époque, les bergers étaient peu appréciés et même rejetés). Marie couche son fils, lui fait un lit parmi les exclus,

La présentation de Jésus au temple : Marie et Joseph respectent la loi de Moïse, le huitième jour, Marie et Joseph vont au temple accomplir la cérémonie de purification. Siméon bénit Joseph et Marie. Il leur témoigne de la reconnaissance. Puis il se tourne vers Marie et lui dit : « La douleur te transpercera l’âme comme un glaive ». Marie était prévenue de ce qu’elle allait avoir à traverser.

L’enfance de Jésus : Marie et Joseph vont avec Jésus, à la fête de la Pâque, à Jérusalem, puis ils repartent et oublient Jésus. Ils le cherchent mais ne le trouvent pas. Marie est stupéfaite. Quand elle le retrouve, elle lui dit : « Pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois ton père et moi, nous Te cherchons, angoissés » et Jésus de répondre : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne savez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ». Jésus ouvre sa famille à une famille beaucoup plus grande. Marie garde tout dans son cœur. De même les parents qui voient leur enfant grandir, prendre leur envol. Quel parent ne tremble pas devant les choix de vie de ses enfants ? Faisons-nous confiance à Dieu ? C’est facile à dire, mais difficile à vivre !

Ensuite les noces de Cana : Marie participe à un mariage en tant qu’invitée avec Jésus. Elle voit l’embarras causé par le manque de vin. Comme beaucoup de mamans attentives au moindre détail, à l’écoute des gens, elle cherche une solution et dit donc à Jésus : « ils n’ont plus de vin. » Jésus lui rétorque alors : « Femme, mon heure n’est pas encore venue » Elle a écouté Jésus et elle a compris que Jésus voulait lui aussi le bonheur des hommes. Elle se tourne alors vers les personnes du mariage et leur dit : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Marie a été la médiatrice. Nous pouvons passer par elle en lui confiant toutes nos situations, elle saura les transmettre à son fils.
Les évangélistes rapportent peu de choses sur Marie durant la vie publique de Jésus. Elle est là, discrète.

Au moment de la Passion de son fils, nous imaginons bien qu’elle a dû vivre des moments difficiles, Nous la retrouvons au moment de la mort de Jésus, au pied de la croix, elle est là avec Jean. Jésus lui dit : « Femme, voici ton Fils » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère ».
Depuis ce jour, Marie est aussi notre mère à tous. Ces paroles de Jésus nous montrent bien le rôle de Marie. Elle a encadré la mission de Jésus. Elle est là au commencement, elle est là aussi à la fin dans la souffrance, la douleur. Pour Saint Jean, Marie a porté Jésus tout au long de sa vie. C’est grâce à son « oui » que le plan de Dieu a pu s’accomplir.

Marie est pour nous un modèle de croyante. Elle passe par nos chemins, nos difficultés mais elle a, toute sa vie, fait confiance à Dieu et répondu oui à son appel. Sachons, nous aussi, faire confiance à Dieu et répondre à son appel, à l’image de Marie.

Françoise Lamblin (Eure)