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28-Fr Marius 2J’ai vécu au sein d’une famille de trois enfants, seul garçon avec deux sœurs, dans le village de Ternant en Côte d’Or qui comptait une centaine d’habitants. Il y avait peu de pratique religieuse chez les hommes. Un jeune prêtre est arrivé au bourg de l’Etang Vergy en 1943 pour remplacer le curé qui était âgé. Il s’appelait Joseph Trokaz, il venait de Dijon et avait un apostolat auprès des jeunes de la JOC. J’avais alors 22 ans. Après avoir fait connaissance, il m’a demandé si je voulais faire partie de la JAC : j’ai accepté et il a regroupé des jeunes de la région.

Contact avec les Frères

Ce prêtre m’a parlé des Frères, il avait écrit au père Épagneul qui lui avait répondu: “Vous êtes le premier prêtre à me contacter”. J’ai fait un stage d’une dizaine de jours à Crecey (Côte d’Or) pour mieux connaître les Frères. En 1951, avant la fête de St Martin, je suis arrivé à La Houssaye-en-Brie avec six autres Frères auxiliaires* afin de me préparer par le postulat et le noviciat à la vie religieuse. Ensuite je suis allé au Prieuré Notre Dame des Bois à Canappeville (Eure). Je me suis occupé d’un élevage de volailles et du moulin pour faire la farine du bétail. Un Frère prêtre, m’emmenait quelque fois en paroisse. Avec lui nous allions voir une famille pas bien acceptée par son entourage. Nous les Frères laïcs avons suivi un stage de formation au prieuré Saint Martin avec le Frère Robert Naret. La formation portait sur des aspects variés : éclairage sur la doctrine de l’Église, comment rédiger une lettre… Le 31 juillet 1956, j’ai prononcé mes vœux entre les mains du Père Michel Dominique Épagneul, Prieur Général de la Congrégation. Ensuite je suis allé en famille pour quelques jours.

En communauté à Urciers

La même année, j’ai été nommé à Urciers (Indre) où se trouvaient déjà les Frères Pierre Michel Laborey, Paul Morel et Raymond Lagorceix. Cette nomination s’est faite en vue d’un service auprès des ruraux, par la présence au travail et de petits services, notamment pour faire le taxi auprès des gens d’Urciers. Le Frère Pierre Michel accueillait les gens du voyage ; avec lui j’ai commencé à les connaître. Les services auprès des gens du voyage comprenaient l’accueil d’enfants, des transports pour des pèlerinages locaux comme Aigurande (Indre).

En communauté à Sainte Sévère

La communauté a rejoint celle de Ste Sévère (Indre), chef-lieu de canton. Là j’ai continué le travail en ferme et par la suite, j’ai été livreur de pain dans les campagnes pendant cinq-six ans. Dans un village, je vais rendre visite à un cultivateur malade, sa femme me dit: il vous attendait. A Sainte Sévère, j’ai participé au service des gens du voyage. J’ai fait partie de l’équipe d’accompagnement avec pour aumônier diocésain (l’Indre et le Cher) un prêtre du Prado, le père Victor Girin.

En communauté à Lorris

Je suis resté à Sainte Sévère jusqu’en 1977, année où le prieuré a fermé. J’ai rejoint les frères à Lorris (Loiret) pour un service diocésain auprès des gens du voyage, préparation aux baptêmes, mariages… La première année, j’ai fait les vendanges et un jeune voyageur m’a trouvé un travail comme porteur de hotte. Le Frère Charles Mansuy m’a rejoint pour cette mission. Nous visitions les familles et allions aux pèlerinages des gens du voyage : Lourdes, Sainte Aubierge (Seine-et-Marne), Mézy-Moulin (Aisne), Notre Dame de l’Épine (Marne). A Lourdes, nous campions sous la tente au milieu des familles, souvent à midi nous étions invités à partager leur repas. Nous avons retrouvé le Frère Jean Baptiste Molin, aumônier régional (Seine-et-Marne, Aisne) qui plus tard nous a rejoints à Lorris. Avec l’aide des Petites Sœurs de l’Evangile et de Monique Lelay, j’ai fait beaucoup de catéchèse auprès des jeunes voyageurs. Monique Lelay participait pour la catéchèse en camion et au camp des gens du voyage à La Source, sans oublier Gaby Ritter pour des visites, ainsi que ceux et celles qui nous ont aidés pour cet apostolat. Dans le département, j’ai eu surtout des contacts avec les gens du voyage et les personnes aidées par le Secours Catholique. Maintenant, vu mon âge, c’est le diacre Jean Louis Trouslard qui assure cet apostolat, aidé par une équipe. J’en fais toujours partie mais reste discret pour ne pas gêner. Je ne dois plus prendre d’initiative, j’ai plus une vie de prière et d’offrande qui me relie à eux.

Frère Marius AUBRY

Prieuré Saint Joseph Lorris (Loiret)

Interviewé par le Frère Emmanuel DERKENNE

Chronique de Décembre 2011. Pour lire l'article en pdf : cliquer ici!