André CHARAZAC est né à Xertigny (Vosges) le 5 février 1904 ; il a passé son enfance à Nancy. Mais sa famille était originaire du Lot ; il fit d'ailleurs deux années de séminaire à Cahors. Après son service militaire, de 1925 et jusqu'en 1940, il fut représentant en produits vétérinaires à Saint-Mihiel, dans la Meuse. Il était très actif dans sa paroisse et milita dans le mouvement des Scouts de France ; plusieurs de ses anciens avec qui il restait en relation témoignent de son action apostolique dans le scoutisme. Il fut plus tard Commissaire et cela même pendant la guerre 39-45, étant à cette époque fixé à Puybrun (Lot).

 C'est à 41 ans qu'il fit le choix de la vie religieuse en entrant chez les Frères Missionnaires des Campagnes en 1945 à La Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne),dans cette Congrégation nouvelle que venait de fonder en 1943 le Père Epagneul ; il est le premier Frère non-prêtre, assuré de pouvoir servir utilement dans l'apostolat des campagnes en lien avec les Frères prêtres et les curés de la région. Il prononce ses premiers vœux en septembre 1946.

1904-1976 Andre CharazacPendant toute cette période de trente ans, il met son ardeur au service de l'apostolat rural, notamment en diffusant la presse catholique très largement : c'était là sa vie, sa mission, celle de l'Église. On le voit parcourir les nombreux villages des environs, à vélo, puis avec un Solex et depuis quelques années avec une vieille 2 CV et jusqu'en mars dernier où il est arrêté par une crise cardiaque ; après un bref retour au Prieuré, une seconde crise l'oblige au repos complet à l'Hôtel-Dieu de Brie-Comte-Robert.

 Il meurt au matin du lundi 8 novembre 1976 ; parents et amis se sont retrouvés nombreux avec ses Frères à l'église de La Houssaye le 11 novembre, jour de la fête de saint Martin, à qui est confié le Prieuré, pour rendre grâces à Dieu de sa vie passée parmi nous. Ses restes reposent maintenant au cimetière de La Houssaye avec ceux de plusieurs Frères Missionnaires des Campagnes et aussi ceux de sa mère qui durant de nombreuses années avait offert son dévouement au service du Prieuré Saint-Martin.

 

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Quelques amis s’expriment...

 

  

Voici les quelques mots prononcés à l'église de La Houssaye, aux obsèques du Fr. André Charazac, par Mme Roy, de Fontenay-Trésigny :

 

« Frère André, Oui êtes-vous ?

Beaucoup plus qu'une silhouette mas­sive qui sillonnait inlassablement le pays de sa démarche pesante, une besace de journaux, bien chargée, sur l'épaule !

A plus de 200 foyers et aux participants de vos voyages mémorables, vous appor­tiez bien simplement votre sourire, votre entrain, votre éternelle bonne humeur, mais vous étiez surtout le précieux trait d'union avec notre curé, sachant bien, comme le précise Vatican II, que « le respect et l'amour doivent s'étendre à ceux qui pensent et agissent autrement que nous, en matière sociale, politique ou religieuse .

 

Dans le même sens, le Père Etchegaray. évêque de Marseille, disait, la semaine dernière, à Lourdes (avec les évêques français réunis) : « Beaucoup de chrétiens ont perdu la tendresse, ce premier mot, le mot clef de la Révélation de Dieu qu'ils n'osent même plus employer, car il tra­duit le caractère vulnérable et presque ingénu de l'amour.

 

A travers vos imperfections humaines mais avec la rigueur, le courage et la foi puisés dans vos racines lorraines, la dis­ponibilité du scout de Saint-Mihiel, vous nous avez apporté cette tendresse et vous restez pour Fontenay-Trésigny et pour nous celui qui s'était identifié à son Mes­sage : le « pèlerin » de « la vie », de cette vie éternelle qui est notre espérance et dans laquelle vous êtes entré. C'est de votre message que nous porterons témoi­gnage. »

 

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André Schafter, de « La Vie Catholi­que », écrivait de lui le 10 novembre 1976 :

 

« Le Frère André Charazac a achevé sa vie terrestre ; c'est un bon serviteur qui a achevé sa tâche et quelle tâche !

 Combien de milliers de personnes ont pu grâce à lui découvrir le Christ, aimer l'Eglise, avoir un sens chrétien des évé­nements ; c'était là son apostolat, il était un authentique diffuseur de presse catho­lique.

 J'ai rencontré le Frère André voici près de trente ans ; sa démarche mission­naire rejoignait la nôtre, à laquelle il s'est consacré avec une fidélité sans faille.

 C'est à des hommes comme lui que l'on doit d'avoir aujourd'hui une presse catholique de large audience, indépen­dante des Pouvoirs publics et financiers ; il a contribué à l'existence d'une presse libre. Il a donné le goût de la vérité à d'innombrables foyers ; sa mission fut grande...

 Nous partageons à la fois votre peine et votre action de grâces ; le souvenir du Frère André nous rappellera que rien de valable ne se fait sans humilité et téna­cité. »

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Du Frère Alfred Charrier  :

"C'était le 7 septembre 1945 que je me trouvais pour la première fois avec Frère André, au Prieuré Saint-Martin. Il me devançait de huit mois, étant le premier Frère, non orienté vers le sacerdoce.

Deux hommes qui, quoique d'horizons éloignés, avaient entendu le même appel du Père Epagneul, celui de l'urgence d'une mission spéciale à la campagne, un même appel adressé à deux hommes aussi diffé­rents par leurs origines que par leurs compétences. Ce qui par la suite faisait dire à un Frère : « C'est réellement un miracle du Seigneur que deux Frères aussi différents puissent vivre si long­temps ensemble et s'aimer".