Homélie de Fr Paul Fruchet aux obsèques de de Frère Jacques Maître,
le 20 juin 2016 à La Houssaye-en-Brie

« Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu. » : 1 Jn 4, 7-10

Notre vie, nous la recevons comme un cadeau. Ce que nous avons de mieux à faire, c’est de rendre grâce, à notre Créateur d’abord. En rendre grâce pour celles et ceux qui sont nos compagnons de route et qui nous aident à développer cette vie, la faire grandir. C’est dans la relation aux autres que se manifeste la valeur d’une vie. Les personnes qui ont rencontré frère Jacques et en premier lieu sa famille et ensuite les Frères qui ont vécu avec lui en communauté ont pu être témoins et bénéficiaires de son écoute attentive, de sa délicatesse, de sa prévenance ; c’était le fruit de sa grande sensibilité ; et il donnait ainsi toute sa valeur au mot de Frère, vis-à-vis de nous ses Frères en communauté et envers les gens qu’il rencontrait.
C’était sa manière de vivre à la suite de Jésus qui a été attentif à toute personne rencontrée, qui allait au-devant des plus faibles, leur manifestant la bonté et la miséricorde du Père. Frère Jacques a vécu ainsi en allant parfois jusqu’à la limite de ses forces.

« Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même » : Luc 9, 18-24

En s’engageant à vivre la vie de Frère Missionnaire des Campagnes, frère Jacques a voulu marcher à la suite de Jésus.
La suite du Christ, frère Jacques l’a vécue dans l’humilité : il se disait souvent inférieur aux autres, souvent tracassé parce qu’il aurait dû faire mieux, faire autrement. Au point que c’était parfois gênant pour ceux qui travaillaient avec lui.


« Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. »

Sa croix, frère Jacques l’a portée dans son corps, dans sa chair. De santé fragile, il lui a fallu du temps pour ses années de formation première. Plus tard, en 1975, à Sainte Sévère (Indre), c’est à l’avant-veille de Noël qu’il a dû partir se reposer, tout désolé de nous laisser son travail à faire.
Porter sa croix à la suite de Jésus, Frère Jacques aurait voulu le faire encore en portant la croix des autres. C’était manifeste quand il revenait d’une visite et qu’il nous disait la grande peine qu’il avait rencontrée chez une personne ou dans une famille.
Porter sa croix, vouloir porter la croix des autres, çà n’empêchait pas Frère Jacques de garder le sourire. Il me plaît de penser que c’est avec ce bon sourire qu’il a vécu le face à face avec son Dieu.

Frère Jacques a achevé son chemin sur la terre. Nous le remettons entre les mains de Dieu notre Père. Que ce Père de miséricorde lui accorde son pardon; qu’il l’accueille dans son amour et dans sa vie.Seigneur, établis maintenant Frère Jacques dans ta paix.
Accueille-le dans ta lumière.

                                                     Frère Paul Fruchet