1932-2007

 

 

Monique Berthail est née au Chambon-Feugerolles dans la Loire le 27 février 1932 et, après la guerre, ses parents sont partis reprendre une scierie à Arinthod dans le Jura : c’est là qu’elle a vécu et s’est engagée dans la JACF ; elle en a été responsable départementale. Elle est entrée à Lombreuil (Loiret) au Noviciat des Sœurs des Campagnes le 2 février 1958.
Elle s’est endormie dans la mort le dimanche 29 avril 2007.
Le 2 mai, sa famille, ses amis, des Frères Missionnaires et des Sœurs des Campagnes se sont retrouvés à l’église de CHENY (Yonne) pour la célébration d’adieu.
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Entrée le même jour qu’elle chez les Sœurs des Campagnes, Sr Marie-Bernadette Colineau, membre du Prieuré de Copargo au Bénin, a prononcé cet « au revoir » :
Aujourd’hui, Monique - notre sœur Monique - nous rassemble dans la fraternité, l’amitié, l’Espérance que nous donne la foi au Christ ressuscité... Nous sommes venus lui dire "au revoir", "à Dieu", sûrs par notre foi que les liens de fraternité tissés avec elle ou grâce à elle, sont encore plus forts désormais. Nous, Sœurs de la même famille religieuse, nous rendons grâces au Seigneur pour le don qu’Il nous a fait, en appelant Monique à devenir Sœur des campagnes.
En février 1958, Monique venant du Jura, et moi de l’Anjou, nous nous sommes rencontrées le même jour au prieuré de Lombreuil dans le Loiret, pour vivre ensemble nos premiers pas dans la vie religieuse et nous préparer à nos premiers engagements. A partir de ce moment, une communion profonde s’est établie entre nous deux, qui nous a accompagnées jusqu’à ce jour, bien que nous n’ayons jamais beaucoup vécu ensemble. Nous avons cheminé l’une et l’autre au gré des appels du Seigneur et de nos possibilités de réponse.
Ces appels ont conduit Sr Monique à St Martin s/Ouanne dans l’Yonne, en Seine-et-Marne, dans l’Oise, la Drôme et le Loiret. Je sais qu’elle aimait vivre à Cheny depuis deux ans et demi, participer à la vie des associations, découvrir et contempler la nature, pendant de longues marches journalières.
Alors que je suis habituellement dans la communauté du Bénin, en Afrique de l’ouest, le Seigneur a permis que pendant un séjour de plusieurs mois en France, je chemine avec elle quelques semaines, témoin avec les Sœurs de Cheny, sa famille venue la visiter, et certains d’entre vous, du courage de Sœur Monique, de sa volonté de lutter pour vivre... de sa confiance au Seigneur. Un des derniers jours, alors que je priais près d’elle le psaume "Le Seigneur est ma lumière et mon salut", elle a poursuivi avec fermeté "De qui aurais-je crainte, devant qui tremblerai-je"... Souvent la communion avec elle, s’établissait dans le secret du silence, au-delà de paroles...
Les Évangiles nous rapportent très peu de paroles de Marie, la mère de Jésus, mais précisent "Marie conservait tous les événements et les méditait dans le secret de son cœur" ; Il me semble que c’était le chemin de notre sœur Monique : une vie donnée, offerte aux uns et aux autres dans la discrétion, un silence contemplatif... qui nous faisait pressentir le Mystère de Dieu qui l’habitait... notre Dieu qui est autant Silence que Parole dans nos vies.
Sœur Marie-Bernadette
Célébration "d’à Dieu" de Sœur Monique Berthail
Cheny (Yonne)
le 2 mai 2007
Voir l’article dans la Chronique de septembre

Soeur Marie Bernadette Colineau