madeleine.marie« Je ne sais ni le jour ni l’heure… Mais je sais que c’est TOI, Seigneur… » (Hymne de l’Office)

C’est dans cette foi profonde et l’attente d’une Rencontre que sœur Madeleine-Marie Davoleau aimait chanter ce refrain, dans un abandon confiant, malgré l’épreuve de la maladie.
Après trois semaines passées à l’hôpital de Joigny, et son retour à Brienon le mardi, elle vient de s’endormir dans la paix le mercredi 15 mai 2013 à la Résidence Saint-Loup à Brienon.

Sœur Madeleine-Marie est née à Varrains, près de Saumur, elle a rejoint les premières Sœurs des Campagnes à La Houssaye-en-Brie (en Seine-et-Marne) dès 1947. En 1953 elle est nommée prieure de la communauté qui s’était installée, à proximité, à Lumigny. Puis elle sera économe générale de la Congrégation de 1962 à 1978.
Elle quitte Lumigny pour deux années d’étude à l’école de la foi de Fribourg. Elle vibrait aux cours de théologie. Elle aimait aussi cette dimension internationale de l’école.

En 1971, elle est envoyée au prieuré de Quatremare en Normandie et ensuite à Ille s/ Têt en pays Catalan. Là, elle fait preuve d’une grande faculté d’adaptation à la mentalité environnante, surtout dans cette région typiquement méridionale, Elle trouve du travail chez un petit expéditeur de pêches et de salades ; elle était proche et appréciée de ses collègues de travail. L’employeur avait une petite fille handicapée qu’elle avait prise en affection.

De 1988 à 1997 elle participe à la fondation du Prieuré de Contres dans le Loir et Cher : un prieuré de Sœurs aînées. C’est là qu’elle commencera à avoir quelques problèmes de santé qui s’aggraveront au prieuré du Châtelet dans le Cher.

En novembre 2005 elle est accueillie avec sœur Simone à la Résidence Saint-Loup à Brienon sur Armançon. Sœur Madeleine-Marie s’y adapte bien. « On est bien ici » remarque-t-elle assez souvent… Ce qui ne l’empêche pas de demander surtout le soir « Quand repartira-t-on au Prieuré ? »

Elle est heureuse de participer chaque jour à la messe. On peut dire qu’elle avait une foi inébranlable. Elle a répondu avec toute sa générosité à l’appel de Dieu pour que ce Dieu d’amour soit connu des ruraux. C’est bien ce qui a jailli de son cœur, ce mercredi matin, peu de temps avant de mourir, quand se redressant légèrement elle dit avec conviction : « Dieu nous aime… » Peu après, elle se redresse de nouveau pour reprendre : « Dieu nous aime beaucoup… »

Nous sommes d’un côté, pleines de tristesse, sa présence nous manque, elle, si dynamique, d’une bonne humeur communicative, et pleine d’humour ! Mais nous restons aussi en communion avec elle, pleines d’espérance, dans la confiance qu’elle contemple Celui qu’elle a aimé et auquel elle a donné sa vie. C’est en communion avec elle que nous avons vécu une Eucharistie, simple et priante à Lumigny, c’est-à-dire « dans l’Action de grâce ».

Sœur Thérèse Courtier, Brienon-sur-Armançon