Fr Paul Fruchet, de la communauté de Chichery dans l'Yonne, nous partage comment le travail au jardin peut-être lieu de ressourcement...
Avec les activités du prieuré et celles du diocèse, je m’emploie à cultiver notre jardin.
Cet exercice physique nécessaire à un équilibre de vie contribue à un entretien des alentours de la maison et à un petit approvisionnement de la table des Frères.
Cette occupation manuelle peut devenir une occasion de réflexion et de ressourcement, tout aussi bien pour le travail pastoral que pour un cheminement personnel à l’écoute de l’Évangile.
Fréquemment dans l’Évangile, Jésus parle du travail de la terre, de la semence et des plantes. En observant la vie et le travail des champs, Il a trouvé des images pour transmettre son message.
Le temps des préparations est long quand il s’agit de retourner la terre et d’y apporter du fumier. Quel bonheur de pouvoir y mettre du compost ! Il a fallu le remuer plusieurs fols pour qu’il soit utilisable.
Combien j’aimerais que l’annonce de l’Évangile soit plus rapide, que la construction des communautés avance plus vite. Il y faut le temps des longues préparations et des étapes peu visibles et cependant nécessaires.
S’émerveiller
Après le temps du semis et de la plantation, vient celui de la levée et de l’enracinement, et je m’émerveille de voir ce qu’est devenue cette petite graine que j’ai mise en terre. Il y a bien les herbes vite envahissantes et les insectes ravageurs ; tout en m’employant à les écarter, j’observe les étapes de la croissance et de la maturation.
Quand je regarde la vie des communautés chrétiennes, est-ce que je sais voir ce qui est en train de germer ?
Quelle attention, quels soins, quels encouragements j’apporte à ce qui se développe et qui semble préparer l’avenir ?
Bien sûr, il faut se perfectionner, améliorer mes manières de faire pour une meilleure croissance de ce que je cultive.
Est-ce que je laisse la Parole me travailler et orienter résolument ma vie vers Dieu ? La patience du jardinier est bien peu de chose à côté de la patience de Dieu qui veut que tous aient le temps de parvenir à la conversion.
Chaque année, il faut recommencer les mêmes travaux : labourer la terre, lui apporter la nourriture dont elle a besoin, la préparer pour les semis, entretenir les légumes jusqu’à la récolte.
Dieu agit de même nous dit la parabole du semeur : inlassablement il répand la Parole, avec nos diversités, il attend que nous devenions ses collaborateurs pour qu’elle puisse germer et porter du fruit.
Frère Paul FRUCHET
Prieuré Saint Germain
Chichery (Yonne)
Chronique n ° 254 (version pdf)