martine.1Très tôt, alors que j’étais pensionnaire à Angoulême, j’ai découvert mon inaptitude à vivre en ville. C’était physique, j’avais besoin d’un contact avec la nature, les arbres, les grands espaces et d’un contact simple avec les gens.

Plusieurs fois au cours de la semaine, je partais marcher dans la campagne, j’aspirais alors à pleins poumons, je m’emplissais les yeux, les narines, je touchais les plantes, les animaux, je parlais avec les gens rencontrés. C’était comme une nourriture, un élément vital, mon oxygène. Aussi, lors de ma recherche d’une congrégation religieuse apostolique, un des premiers critères fut le choix du terrain rural.

  

dsc08536Au début de ma vie de soeur des campagnes, j’ai craint d’être restreinte dans ma vocation. En travaillant la vigne familiale sur les collines charentaises, j’aimais rejoindre par la pensée et la prière les gens du village, de la région et beaucoup plus largement les habitants de cette planète terre sur laquelle je marchais. Comment répondre à ce désir d’universalité en n’étant soeur “que” des campagnes ? Cette crainte fut rapidement balayée. Au cours d’une session de formation, j’ai découvert que je ne pourrais vérifier mon amour du monde que par l’amour que j’aurais pour mes proches : plus je suis proche de ceux qui m’entourent, plus je suis proche de ceux qui sont éloignés.

Ma reconversion professionnelle comme monitrice-éducatrice me permet de développer ce côté éducatif et socialisant du rural à travers l’environnement. La nature, la vie sociale en rural sont facteurs d’humanisation. C’est bien ce qui me fait dire que le rural est le poumon de notre planète. Et quelle joie, quelle chance de servir Jésus- Christ dans un contact permanent avec la création, source d’émerveillement envers Celui qui la fait !

Soeur Martine PIGEAUD

Article tiré de Chronique de Septembre 2006