Sr Marie-Henriette, est depuis des années engagée dans le soutien des personnes malades alcooliques. Elle a commencée en 1978 dans le Loiret. Voici son témoignage
:
J’étais alors engagée dans la catéchèse. Or, sur quinze enfants de première année, il y en avait cinq dont la maman était malade alcoolique, et plusieurs dont le papa l’était aussi. Le premier contact avec ces familles fut facilité par les visites, les réunions et les célébrations occasionnées par le caté. Mais dire qu’on boit avec excès n’est pas évident, surtout pour une femme. Il y a un sentiment de honte difficile à dépasser. Cependant, Carole m’en a parlé. Elle m’a raconté en détail son enfance, sa jeunesse. J’écoutais en admirant son attitude de confiance alors qu’elle ne me connaissait que très peu. Je me disais : « Si j’avais vécu cela « .
Ces cinq mamans étaient une priorité pour moi. J’essayais d’être très attentives à elles, de leur témoigner une réelle amitié, de les porter dans la prière. Comme il y avait une section Vie Libre à Montargis, à une douzaine de kilomètres de Lombreuil, je suis entrée en contact avec ce mouvement. La secrétaire, qui connaissait bien les Soeurs, m’a initiée et j’ai participé aux rencontres de la section comme membre sympathisant.
Quelques années plus tard, je suis arrivée à Lumigny, en Seine-et-Marne. Des réunions Vie Libre de la section de Rozay avaient lieu tous les mois à La Houssaye ou à Lumigny. Des appels de femmes m’étaient transmis par les membres de cette section ou par l’assistante sociale. Parmi elles, des femmes battues. L’une d’elles, que j’avais vue chez elle la veille, me téléphone un matin en pleurant : « Mon mari et mon fils de 16 ans m’ont battue ! » J’ai compris alors que, pour accompagner ces femmes, je devais essayer de me faire très proche et solidaire de leur chemin de libération de l’alcool et je suis devenue membre actif de la section, m’engageant à m’abstenir de toute boisson alcoolisée. L’amitié est la base essentielle de Vie Libre.
Vie Libre regroupe des membres en dehors de toute opinion politique ou religieuse. Il arrive pourtant que tel ou tel exprime sa foi en Dieu. C’est alors l’occasion d’en dialoguer et une joie de cheminer ensemble également dans ce domaine qui aide dans la voie de la guérison.
Pour en savoir plus : le site de Vie Libre