IMG 9654Je vous propose d’ouvrir l’Evangile de Saint Jean au chapitre 2 « les noces de Cana ». Un récit naïf au premier abord, sur un fait merveilleux survenu à une noce de village, avec une touche d’humour aussi. Remarquez les personnages dont il est question, les détails, souvent repris dans les tableaux qui illustrent cette scène. C’est une invitation à la joie, au bonheur. Nous sommes faits pour être heureux. Ce désir, Dieu l’a inscrit au profond de notre cœur, et c’est en participant à un repas de noces que Jésus inaugure son action apostolique, qu’Il manifeste sa gloire. 

 

La présence discrète de Marie.
Que se passe-t-il ? C’était après l’appel des premiers disciples. Cette manifestation a lieu le troisième jour, allusion discrète à la Résurrection. Marie est là attentive : «Faites tout ce qu’il vous dira. » C’est une des rares paroles de Marie dans l’Evangile. Elle est présente en ce début de la mission de Jésus, comme elle le sera au pied de la Croix, et aussi au Cénacle accompagnant les premiers pas de l’Eglise. Jésus dit : « Remplissez d’eau ces jarres". Elles servaient aux ablutions des Juifs. C’est une façon de nous dire que nous passons, avec Jésus, de l’Ancienne Loi à une Nouvelle Alliance de Dieu avec son Peuple. Ce texte est à lire dans l’ensemble des chapitres 2 à 4 de Saint Jean.

Un signe.
L’évangéliste Jean aime parler de signes. L’eau, élément primitif de la vie, l’eau indispensable à la vie, est changée en vin. Six cents litres dit-on, quelle abondance ! Le vin dans la bible est signe de joie, de fête, d’amitié partagée, c’est le symbole des temps messianiques. S’il n’y a pas d’allusion explicite au vin de l’Eucharistie, l’art primitif a souvent relié ce texte à la multiplication des pains par allusion au pain et au vin de l’Eucharistie. Le vin est le signe du sang versé, de la vie livrée. Grâce au Concile Vatican II nous pouvons maintenant communier au calice, geste plus signifiant du Banquet des noces éternelles. (Ap 19,7 – 21,1-5)

Aujourd’hui.
Etudier ce texte nous invite à croire aux imprévus de Dieu, au-delà de nos manques, si nous savons entrer dans l’obéissance des serviteurs, obéissance à une parole, obéissance à l’Esprit. C’est un appel aussi à vivre de la foi des disciples : « Ils crurent en Lui ». Le désir de Dieu est de nous faire vivre pleinement heureux, en lui faisant confiance. Nous pouvons dépasser ce qui parfois voudrait nous écraser : nos limites, les difficultés familiales, l’imbroglio de la recherche pour la justice et la paix, nos questions par rapport au petit nombre de fidèles dans notre Eglise. « Rien n’est impossible à Dieu » disait déjà le récit de l’Annonciation.
Dieu donne à chacun en abondance.
Quelle force la foi ! Demandons à Marie la grâce de Cana.
Jésus, Maître de l’impossible, un jour nous dira « entre dans la joie de ton Maître ! »
Sœur Madeleine-Jean DESALME
Cheny (Yonne)