C’était, il y a quelques années, au Portugal. De passage chez Teresinha, nous étions invités à nous joindre à son groupe de prière. Pendant une heure, ce soir là, nous méditions ces quelques versets de Matthieu 11, d’abord murmurés, puis repris… un mot, une phrase…toujours les mêmes, toujours avec une tonalité différente : bonne méthode pour intérioriser !
Ces mots se sont gravés et ont fait leur chemin en moi.

"Venez à moi vous qui peinez…."
Je peine à prier,
je peine à m’ouvrir aux autres,
je peine à accueillir tous ces évènements, souvent douloureux que la presse ou les médias nous déversent chaque jour…
je peine quand tout devient fardeau, obligation ; nous peinons, vous peinez….nous pourrions continuer la liste !…
…à moins que, en écoutant ce texte, nous découvrions, au verset suivant, une clé, une ouverture.
Remarquons la place que prend Jésus dans ces versets : venez à moi…’moi je vous soulagerai, ‘mettez-vous à mon école’, chargez-vous de mon joug’, ‘mon fardeau !
Un joug cela se porte à deux ! mon fardeau : celui de Jésus et le mien ! on le porte ensemble.

En ces jours d’été, que nous prenions des vacances ou que nous n’en prenions pas, n’oublions pas que le fardeau devient léger si Jésus le porte avec nous.

Avec Jésus, sur les chemins de Galilée, les gens simples, les petits sont ouverts à son message . Ceux qui se croient sages sont sceptiques.

La Parole devient vivante
Aujourd’hui encore quand la Parole est partagée et priée, elle devient vivante. Ta parole, en se découvrant illumine et les simples comprennent (Ps. 118). En faisons-nous l’expérience ?… dans nos divers groupes ? dans nos communautés ?
- "quand, chez moi, je lis les textes, je lis et relis et ne comprends pas grand chose ! mais quand, ensemble, on les partage, ça devient lumineux, tout s’éclaire"
-"moi, j’ai butté…j’ai pris une heure avec Isaïe les montagnes à écraser, des collines à renverser ? aujourd’hui qu’est-ce que ça veut dire ? ...et si c’était les montagnes d’égoïsme, d’orgueil, en nous… autour de nous …dans notre monde ?

Ainsi nous nous nourrissons mutuellement. Cette Parole partagée nous fait comprendre de l’intérieur ce repos que Jésus veut nous donner et que tout le monde cherche ; sinon comment expliquer cette paix qui construit nos communautés et nos groupes et cette joie qui naît de ces partages de foi ?
Oui ! bénissons le Père, comme Jésus nous y invite, d’avoir caché cela aux sages et aux habiles et de l’avoir révélé aux tout petits.
Laissons-nous donc aimer et ‘aimanter’ par Dieu, sa Parole peut nous surprendre à tout instant.

Sœur Jeanne-Dominique DURET
Prieuré Notre Dame de Bethléem
Lombreuil (Loiret)

Article de la Chronique de juin 2011 n°255 (version pdf)