jéus et les enfants lyon hauteur"Je te bénis, Père, d'avoir révélé ce mystère aux tout-petits" (Luc 10, 21). C'est la joie de Jésus de louer le Père de ce qu'il aime se faire connaître, non pas aux sages et aux savants de ce monde, mais aux tout-petits et aux humbles, aux plus pauvres et aux plus démunis. Tel est l'objet de sa prière au Père et de sa reconnaissance envers lui.

Ce texte est placé là, dans l'Évangile de Saint Luc, lors du retour des 72 disciples que Jésus a envoyés en mission et qui sont heureux d'avoir pu annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu là où ils sont allés.
Le Christ entre pleinement dans ce qui fait leur joie et en même temps celle du Père : que le secret de sa vie d'amour soit révélé aux cœurs qui l'accueillent.
La joie de Jésus qui connaît pleinement le cœur du Père peut être aussi la nôtre : comme lui, accomplir ce qui plaît au Père… Heureux ceux qui acceptent d'entrer en relation d'amour avec Dieu, de se savoir aimé de lui et pour ce qu'il a voulu faire de nous ses fils et ses filles.
Le texte de Luc exprime cette attitude profonde du Christ qui est de vivre toujours cœur à cœur avec son Père et d'exulter de joie sous l'action du Saint-Esprit, en étant en pleine communion avec lui pour accomplir son œuvre. Déjà, Luc a présenté l'attitude semblable de Marie (Luc 1, 46-55) lorsque chez Élizabeth sa cousine, elle exulte de joie d'avoir su dire "oui" au Père en collaborant à son projet divin.
Dans notre vie de chrétien aujourd'hui, nous percevons aussi parfois des réalisations de cette qualité…
Quel bonheur de voir des tout petits enfants souriant et sautant de joie dans les bras de leur maman !
La joie de l'enfant qui s'émerveille rejoint celle de l'handicapé qui se sent accueilli, compris et aimé, tout rayonnant d'un visage épanoui.
C’est cette nonagénaire à qui on découvre un cancer au début 2012, après le sacrement de l’onction des malades ; elle reste remplie de foi, reçoit le pain de vie chaque semaine et continue son chemin dans la paix, mettant sa confiance dans la prière.
C’est aussi cet homme  en maison de retraite poursuivi par des idées noires et qui n’avait personne à qui parler. La directrice m’avait demandé, il y a un an :’’voyez si vous y pouvez quelque chose’’. Depuis ce temps, chaque semaine, j’essaie de le rencontrer durant une heure en lui faisant regarder des illustrés, lire et échanger. Il est heureux et désormais souriant. L’autre jour, en découvrant un groupe de jeunes se tenant par les épaules, il me disait : Nous aussi nous sommes des amis.
C'est également la joie de certaines personnes âgées d'être rejointes dans leur foi profonde exprimée pendant les messes en maisons de retraite et qui, souriantes, disent à la fin : A quand la prochaine ?
Savons-nous faire nôtre cette parole: "La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres"? ALLELUIA!
Frère Louis-André CLAUDEL
Prieuré Saint Bernard
Crancey (Aube)

Chronique n°263