La prière de l’Eglise, tout au long de l’année, jour après jour, au fil des heures, se déroule sur la toile de fond des Psaumes. Inlassablement répétés, ils nous entraînent dans une découverte toujours renouvelée d’une Présence et d’un amour sur lesquels nous pouvons compter. Le dernier verset du psaume 15 l’exprime avec force : devant ta face, débordement de joie.
Garde moi mon Dieu. Ce premier verset résume le psaume. Le psalmiste supplie Dieu de le garder, de le protéger. Il se sent fragile… Est-ce que je sais me tourner vers Dieu dans mon quotidien, l’appeler, crier vers Lui ? Si j’ai la conviction que Dieu peut m’aider, j’ai envie de le dire et je crois que c’est vital.
Toutes les idoles du pays, ces dieux que j’aimais… On se rue à leur suite v. 3
Le Psalmiste confesse que Dieu n’a pas toujours été son seul bien, son seul soutien… Il lui est arrivé de chercher ailleurs son bonheur… Maintenant, il reconnaît que ce sont de faux dieux.
Aujourd’hui, quelles sont les idoles qui peuvent me détourner de mon chemin ? L’argent, le prestige…?
Seigneur, mon partage, ma coupe… J’ai même le plus bel héritage v. 5 et 6
Nous avons ici des symboles liés à la possession de la terre : l’héritage, la coupe de vin. C’est une façon d’évoquer l’héritage spirituel à travers des images rurales. N’est-ce pas une invitation à renoncer aux idoles, aux richesses terrestres pour être disponibles, pour avoir la meilleur part : Dieu ? Cela ne veut pas dire que les besoins terrestres sont dévalorisés ou considérés comme mauvais, mais ils sont regardés avec les yeux de la foi.
Je bénis le Seigneur qui me conseille v. 7 à 11
Le Psalmiste utilise maintenant des symboles corporels -cœur, chair- qui disent que sa joie de croire envahit toute sa personne. Le sentier sur lequel il est engagé mène à la vie. D’un cri d’appel, il en vient à bénir le Seigneur pour sa présence qui le guide, le conseille, même la nuit.
Pierre à Jérusalem et Paul à Antioche reprendront ce Psaume (Ac 2,25-31 et Ac 13,35) pour professer leur foi en la résurrection de Jésus. Aujourd’hui, les chrétiens en le priant affirment la même foi : Dieu a ressuscité Jésus. Ils disent leur certitude de vivre toujours avec Dieu.
Le jeudi soir, à l’office des complies, nous prions avec ce psaume : Garde-moi, … mon bonheur c’est toi. Notre foi nous permet-elle de dire en vérité, je n’ai pas d’autre bonheur que toi. Avec Dieu, mon âme est-elle en fête ? Elle repose dans la confiance… Dieu est-il cet absolu dont je ne peux me passer ?
Sœur Maryvonne KERRIOU
Prieuré Notre-Dame du Rosaire
Lumigny ( Seine-et-Marne)
Chronique n° 268