2011 04 12 08 00 39 0180

Cette fraternité universelle, nous l’avons héritée du Christ qui a pris notre condition d’homme par sa venue dans notre monde. Il était Dieu par sa nature et son être ; il nous a gratifiés de son amour et nous a rapprochés les uns des autres, issus de toutes langues et cultures. En somme, Il nous a faits des fils d’un même Père. Le fruit de cette filiation découle de l’écoute de la Bonne Nouvelle et de la réception du baptême. "Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit" (Mt 28,19- 20).

Cette parole du Christ a traversé les montagnes et les océans par des vaillants missionnaires, pour rejoindre les différentes couleurs, races, ethnies, langues. Le message du salut, apporté par les missionnaires, est comme une épée tranchante. Elle a transpercé mon cœur : "comme la pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée" (Is 55, 10).

Une seule famille
Le Christ par sa Parole a fécondé ma vie, Il l’a modelée comme de l’argile entre les mains d’un potier. Puis, l’aboutissement de ce cheminement, c’est l’entrée officielle dans son Église par le baptême. Par ce baptême, je porte le même nom de famille « chrétien ». Avec chaque baptisé du monde entier, qu’il soit africain, européen, asiatique, nous formons une même et seule famille, les frères et les sœurs de Jésus. Car nous cherchons à écouter sa Parole et faire la volonté du Père qui l’a envoyé. L’Évangile est notre code de la route, notre guide, notre règle de vie. C’est de là qu’est née cette fraternité universelle. Car Jésus l’a dit : "Quiconque fait la volonté de Dieu, voilà mon frère, ma sœur, ma mère" (Mc 3,35). Cette même parole nous lie, unit, rassemble. Elle fait que partout on se retrouve frères et sœurs de tous.

Plusieurs de nos communautés témoignent de cette réalité : les Frères de différents continents vivent en communauté ; les Frères de différents pays ou à l’intérieur du même pays, de plusieurs ethnies vivent ensemble. Car notre consécration religieuse s’enracine intimement dans notre consécration baptismale et l’exprime avec plus de plénitude (Constitutions n° 10). Cette fraternité m’a amené à quitter mon pays pour aller vivre au Togo parmi le peuple Kabyè, au Bénin avec les Batunum et aujourd’hui au Burkina-Faso, en pays Gourmantché avec d’autres Frères de différentes ethnies. Chacun apporte sa couleur de vivre, sa joie, ses espoirs et ses misères. Car ce qui fait la beauté d’un bouquet de fleurs, c’est toute cette différence.

Tous frères de Jésus
En 2009, l’expérience du Chapitre a été révélatrice, nous étions réunis de trois continents ; Afrique, Brésil et Europe, dans une même salle, un même esprit, un même cœur, comme les apôtres autour de Jésus. Nous ne parlions plus de races ni d’ethnies, mais une seule et unique fraternité nous animait, tous frères de Jésus avec le même fondateur le Père Epagneul pour vivre une même spiritualité, un même charisme, celui des Frères Missionnaires des Campagnes.
Alors, nous sommes tous invités à vivre cela au quotidien de notre vie, entre nous et avec les ruraux. Nous sommes tous bâtisseurs de cette fraternité par la confiance, la prière, le partage et le pardon mutuel. La qualité de cette fraternité dépend du temps qu’on lui donne dans nos communautés. Alors soyons inventifs pour mieux vivre cette fraternité que nous avons reçue par grâce.
Oh ! Quel plaisir, quel bonheur de se trouver entre frères (Ps 133, 1).
Frère Thomas BOENA
Prieuré St Kisito
Pama (Burkina-Faso)


"Nous vivons dans des sociétés où les différences se côtoient :différence de culture, d’âge, de formation, d’expérience communautaire, de langue, de façon de penser… Cette diversité de culture fait partie aujourd’hui de notre vie quotidienne. La congrégation connaît elle aussi la multi-culturalité : histoires diverses, générations différentes, présence sur trois continents. Cette situation est un défi pour le charisme et la vie de la congrégation. Elle est une chance pour “tout récapituler dans le Christ” (du Chapitre des Frères).