Jeudi 19 mars avait lieu, à La-Houssaye, l’Assemblée Générale de l’Association qui gère la Chronique. Depuis quelques années, c’est aussi l’occasion de réfléchir à un thème avec un intervenant. En cette année de la Vie Consacrée, le thème était : "Avenir de la vie religieuse. En quoi elle nous concerne tous ?" Monique Hebrard, journaliste, écrivain, proche des Sœurs du Carmel Saint- Joseph est venue nous donner son éclairage. Voici quelques-unes de ses paroles :
« Impossible de séparer l’avenir de la vie religieuse de l’avenir de l’Église et de l’avenir de la société. C’est une même crise qui les touche.Toute la question est de savoir quel sens nous allons donner au mot crise ? Catastrophe finale ou moment de grand changement donc de décision, d’invitation à la créativité.
Catastrophe ?
Ne nous cachons pas la réalité : C’est la fin du temps de chrétienté. La vie religieuse n’échappe pas, bien sûr, à cette mouvance : vieillissement des communautés, regroupements de congrégations, fermetures définitives. Pour ce qui est des Instituts de vie consacrée, ils prospèrent sous d’autres latitudes. On rencontre des sœurs africaines ou asiatiques dans toutes les communautés religieuses françaises.
Qu’est-ce qui nait ?
Certainement une nouvelle façon de vivre et de penser, une mondialisation des cultures, des religions, de la gouvernance du profit, une soif nouvelle et mal définie de spiritualité, de bien vivre, de mieux être, d’écologie, une grande générosité, une implication dans les malheurs du monde. On voit des petites pousses d’espérance mais on ne sait rien du paysage qui se dessine, ni même s’il sera radieux et menaçant.
La crise comme décision. Quelle espérance pour la vie religieuse dans ce contexte ?
Nous voilà donc dans le volet décision de la crise. En fait la radicalité de la crise nous accule à une réponse dans la radicalité de la foi. Nous avons un trésor qui ne meurt pas, c’est l’Évangile ».
La décision, pour les chrétiens, c’est un retour à l’Évangile, à la Source, aux sources.
Le charisme de la vie religieuse
Comme je vous l’ai dit, je ne la mets pas à part de la vie de toute l’Église et de la vocation de tous les baptisés .Il y a cependant un charisme spécifique, celui d’être signe. Parce que ceux qui ont prononcé des vœux se sont engagés avec radicalité dans la suite du Christ. Ils éclairent la route. L’Église et l’humanité ont d’autant plus besoin de ce prophétisme que les temps sont difficiles.
Religieux et laïcs
Sur 190 Instituts concernés, on a répertorié 234 groupes et environ 50000 personnes touchées, dans des formes très diverses, mais avec ceci de commun : la réalité d’une communion entre tous les états de vie, dans la simplicité, l’amitié et pour la mission. Il se fait un échange à double profit ; les laïcs reçoivent la spiritualité et le soutien spirituel qui leur manque, les religieux reçoivent des vis-à-vis et souvent une aide concrète.
Ce sont là des pousses fragiles, parfois des chemins rudes, mais l’essentiel, est de se considérer ensemble, à la suite du Christ et avec Lui, « que de passage ».
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