Les Dominicains de Toulouse, je l’ai dit à plusieurs déjà parce que cela m’a beaucoup frappée, pour admettre des novices et pour refuser d’admettre des jeunes, leur demandent deux choses : que leur prière soit personnelle, et qu’ils aient une miséricorde sans limite pour leurs Frères. Comme nous parlions de cela, le Père Lafrance me disait : « Je crois que c’est là le besoin le plus fondamental de toutes les communautés religieuses ; la miséricorde les unes pour les autres. Non pas la miséricorde pour le plus éloigné, le plus malheureux, le plus pauvre… Mais la miséricorde pour mes Sœurs les plus proches et peut-être les plus difficiles. Car il y a actuellement, spécialement en France, une grande charité vis-à-vis des plus pauvres, des plus éloignés, qui pousse à vouloir les rejoindre jusque dans leurs conditions de vie. Mais ce qui manque, c’est une générosité semblable avec ses Sœurs.
Essayons de vivre cela et de développer toujours plus cette attitude dans les prieurés, grâce à l’union à Dieu actualisée par une prière plus profonde.
Au lieu de juger sévèrement les attitudes, tâchons de comprendre, d’excuser, d’aimer, sachant bien, si nous sommes vraies, que nous avons tant besoin aussi de la miséricorde des autres…
Mais il y a une chose qui nuit à ce climat fraternel et qui peut empêcher que la miséricorde gagne les unes et les autres, c’est le manque de silence et de solitude avec Dieu.
Si dans toutes nos peines, épreuves, difficultés, nous commencions par prier… Quand nous les portons avec le Seigneur, nous comprenons qu’il vaut mieux se taire, même si cela coûte. Si nous estimons mieux de parler, que ce soit en transparence, dans la vérité, comme dit le Chapitre Général à propos de l’aide fraternelle. Il y a parfois du mal qui se fait par des paroles indiscrètes, et, surtout, beaucoup de bien qui ne se fait pas. Le respect de chaque personne et de son mystère, le respect de sa réputation, nous aide en cela, doivent nous aider, et surtout l’amour si nous le puisons en Dieu, pour regarder les autres de son regard.
C’est là que notre communion fraternelle se ressource et se purifie.
Lettre de Soeur Ghislaine Aubé aux soeurs en mars 1975
Sr Ghislaine Aubé est née à Paris le 2 janvier 1920 et a été baptisée à l'Eglise St Pierre de Chaillot le 6 janvier, en la fête de l'Epiphanie.
Elle raconte son enfance à la campagne dans "Histoire des Commencements" (p.13) :
"Je n'avais que quelques mois lorsque mon père (...) installa sa femme et ses deux filles en Seine et Marne. Il venait d'y acquérir la ferme et le bois de l'Ermitage, à 2 km du bourg de Villenueuve le Comte. (...). Mon père avait choisi le métier d'agriculteur, comme "celui qui collabore de plus près avec Dieu créateur", disait-il.
Après le Concile Vatican II, les Congrégations ont vécu une période de travail intense de recherches pour comprendre l'évolution du monde et trouver des formes de présence au monde authentiques et critiques.
L'Union des Supérieures Majeures de France (USMF*) accompagne cette recherche en proposant dans ses assemblées générales des thèmes de réflexion adaptés et des sessions de formation.
Responsabilité diocésaine : l'engagement d'Action Catholique, qui avait débuté vers 1937, allait devenir diocésain et donc plus prenant.
En septembre 1941, elle est appelée à remplacer la responsable fédérale J.A.C.F. du diocèse de Meaux.
La Prieure Générale des Dominicaines Missionnaires des Campagnes craignant d'être entraînée hors de leur ligne dominicaine suggéra au Père de "faire quelque chose avec Ghislaine Aubé : une congrégation ayant même but, même spiritualité, même habit, mêmes implantations..." (Commencements p.29)
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