Témoignage de Colette, sœur de François lors de la sépulture à Rabastens
Je me souviens de la réponse de Frère jacques, alors prieur de Boulogne, à maman qui lui demandait ce qu’il pensait de François. Il avait répondu : « Il est joyeux. » Elle avait trouvé cela un peu court !
« Joyeux » à cette époque où il pouvait escalader les Pyrénées avec Frère Alric et ses amis, aller par monts et par vaux, chanter à la chorale, faire une partie d’échec avec ses petits neveux et rire avec eux en regardant l’émission des « zouzous » tout en mangeant un bon gâteau, c’était facile.
Mais quand des choses aussi simples que marcher à grandes enjambées, s’habiller, battre la mesure, chanter et simplement parler n’ont été que des souvenirs, comment pouvait-il encore sourire ? Qu’est-ce qui animait sa joie ?
C’était d’abord sa vie dans sa communauté. J’ai été témoin des attentions et de l’aide de chacun des Frères pendant toutes ces années :
- C’est Clément qui lavait ses chaussettes en pure laine pour réchauffer ses pieds.
- C’est Victor toujours prêt à l’embarquer dans sa voiture, au prix de beaucoup d’efforts, afin qu’il puisse satisfaire son besoin d’escapade.
- C’est Eugène qui tous les matins l’aidait à enfiler son pull avant de pousser son fauteuil jusque la salle de prière.
- C’est Paul qui humidifiait sa descente de lit pour qu’il ne glisse pas et appuyait sa demande d’une chambre plus grande.
- C’est Michel, préféré aux aides soignantes pour être son coiffeur, son barbier, son pédicure…etc
Tous si pleins de prévenance !
Mais par-dessus tout, sa joie était le témoignage de son authentique relation à Dieu. Cette relation était le fondement de sa vie.
Colette