Témoignage de Bernard de Joybert (fils de Françoise, sœur de Christian).

Christian, dois-je vous appeler oncle Christian ou frère Christian ? Car pour moi, vous avez été oncle et frère.
Oncle d'abord; je vous voyais pendant mes vacances scolaires à Villedieu chez mes grands-parents. Je servais votre messe matinale dans cette chapelle surélevée au pied de la pietà. Vous me donniez des cours de flûte. Vous racontiez des blagues.
Mais vous avez été plus qu'un oncle: vous avez été un frère. Vous m'avez appris la fraternité. Vous aviez ce merveilleux contact, cette capacité de parler à tous, de manier l'humour qui met du liant dans les relations humaines. J'ai eu la chance de vous retrouver à Atchangbadé au Togo et j’ai pu vivre une authentique fraternité avec la communauté des frères missionnaires des campagnes et les villageois. Finalement, avec le temps, je vois que vous m’avez appris l'essentiel.
Adieu oncle Christian, adieu frère Christian.
Bernard.

Témoignage de Bruno Cousin (fils de Jacqueline, sœur cadette de Christian).

Cher Christian,
J’ai suivi les traces de Bernard en vous rejoignant au Togo pour partager votre vie un mois durant.
Et j’ai découvert combien les gens vous aimaient parce que vous étiez si proches d’eux dans leur diversité : une femme qui allait accoucher et que nous avons emmenée d’urgence à l’hôpital de brousse, la recherche des points d’eau avec votre baquette de sourcier, les palabres sur les marchés colorés, les temps d’animation des jeunes et moins jeunes, les célébrations liturgiques
Pendant les grandes vacances, nous recevions chez nos grands-parents, vos parents, Mamie et Bon-Papa, vos cartes postales lues en famille, avec mille détails qui nous faisaient tant sourire, et vous partagiez votre vie en communauté avec ses bonheurs et parfois ses difficultés.
Votre arrivée dans notre maison de famille à Villedieu, était toujours une joie : vous étiez taquin, joueur et rieur, ce qui donnait d’autant plus de portée à vos petits mots incisifs pour faire passer vos messages, et recadrer les grands adolescents que nous étions..
Vous avez célébré mon mariage avec Isabelle qui ne pouvait être là aujourd’hui
Et votre vie consacrée au service de l’Eglise et des autres, et votre Foi, ont toujours forcé mon admiration, et comme votre frère Bertrand, jésuite, vous êtes pour beaucoup pour le fait que je sois mis il y a un an au service du diocèse de Paris.

Cher Christian, vous aimiez écrire des poèmes sur le ciel étoilé d’Afrique, sur Noël, ou sur la vie à la Motte et en voici sur votre relation à Dieu :

 Tu es là, ce soir,
Dans l’ombre caché,
Là et sans Te voir
Vers Toi j’ai crié

Joie de ta présence,
Seigneur bien-aimé,
Joie de ton silence
Où tout est deviné

Tu es là ce soir,
Très douce clarté
là et seul à pouvoir
De joie me combler

Joie de ta tendresse
à jamais partagée
Joie de ta jeunesse
pour toujours assurée

Atchangbadé 14 décembre 1972

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