Pardonne-moi, mon frère,
De n’être que moi-même
Avec des ombres et des lumières
Des faiblesses et des misères…
Oui pardonne-moi
De n’être en ta vie
Qu’une bien médiocre compagnie
Pardonne-moi, mon frère,
De n’être pas celui
Dont tu avais sans doute rêvé
Et quelque peu espéré…
Oui pardonne-moi
De n’être que cet autre, celui
Que sur ton chemin tu n’as pas choisi.
Pardonne-moi, mon frère,
D’être, de toi, si différent
Et de t’agacer aussi souvent
Par mes manies et mes manières.
Oui, pardonne-moi
D’être encore celui
Qui a bien du mal à te pardonner aussi.
Aiguebelle, 5-11-1990
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Au cours d’une rude journée
De marche en brousse
Et quand le cœur n’y est pas
Et que le sommeil ne vient pas
Je suis seul ce soir
Brisé, épuisé…
Seul et sans savoir à qui me confier
Je suis seul ce soir
A me lamenter
Seul et sans espoir
D’être réconforté
Soif s’une tendresse
A jamais échangée
Soif d’une jeunesse
Pour toujours assurée…
Tu es là ce soir
Dans l’ombre caché…
Là et sans te voir
Vers toi j’ai crié.
Joie de ta présence
Seigneur bien-aimé.
Joie de ton silence
Où je peux t’adorer
Tu es là ce soir
Très douce clarté.
Là et seul à pouvoir
De joie me combler.
Joie de ta tendresse
A jamais partagée.
Joie de ta jeunesse
Pour toujours renouvelée.
Atchangbadé le 14-12-1972
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Tout est silence, tout est louange
Pour ce jour accompli.
L’obscurité a tout envahi
Et l’abbaye en paix s’endort..
Mais tel un veilleur dans la nuit,
Il est un feu qui luit
Et qui jamais ne s’éteint :
Mystérieuse présence
D’un Dieu qui nous aime
Et sans cesse nous soutient.
Tout est silence…Tout est reconnaissance
Pour ce jour qui finit
Et dans la froidure de la nuit,
En paix je m’endors.
Car je sais que brûle encore un feu,
Un feu qui luit
Et qui jamais ne s’éteint :
Le feu de l’amour
Dont le Seigneur qui vieille est le gardien
En est le gardien.
Tamié le 21-7-1976