Frère Marius Aubry 1921-2020
Quelques mots sur le parcours de celui qui nous rassemble aujourd’hui…
De nombreux messages nous sont parvenus de personnes qui auraient souhaité être présentes à cette célébration, mais confinement et handicaps obligent.
Marius était le dernier survivant de sa génération. Sa dernière sœur est décédée il y a quelques années et son beau frère, 97 ans, dépendant demande beaucoup d’attention de la part de ses deux enfants Jean-Marie et Philippe, , ce qui explique leur absence aujourd’hui.,
Marius est né le 16 février 1921. Il approchait donc de ses cent ans.., à Sémézances, en Côte d’Or une petite commune rurale à l’ouest de Dijon. C’est là qu’il est scolarisé et travaille sur la ferme avec son père en polyculture .
Très vite, un jeune prêtre au service de la paroisse, lui propose des rencontres de JAC (Jeunesse Agricole Chrétienne). Il y répond et s’engage progressivement et deviendra responsable de l’équipe local.
Ce prêtre lui parle un jour des Frères Missionnaires des Campagnes. Il va prendre contact et les découvrir. Et en novembre 1951, à 30 ans, il rejoint La Houssaye-en-Brie, Maison mère de cette jeune Congrégation fondée quelques années plus tôt, par le Père Michel Epagneul, en 1943.
Après 18 mois de découverte et de préparation, il prononce ses premiers vœux et rejoint la communauté de Canappeville dans l’Eure., il restera 2 années.
Puis c’est l’Indre, en 1955, à Urciers où démarre une nouvelle communauté en plein secteur rural. De Urciers, la communauté va bientôt rejoindre Sainte-Sévère, le chef lieu du canton. Il y restera jusqu’en 1977.
Durant toutes ces années, pour être présent et partager la vie des gens, il est embauché comme ouvrier avec des formes bien diverses : on le retrouve dans l’équipe saisonnière qui mène la batteuse par exemple. Et à Sainte-Sévère il va se retrouver comme livreur de pain à faire la tournée dans la campagne. Les journées sont bien longues mais riches de contact. Et il a à cœur d’avoir un petit mot gentil pour chacun.
Cette présence dans le milieu rural lui fait découvrir peu à peu la population des gens du voyage, nombreuse dans cette région. Il sait être attentif à leur divers besoins, n’hésitant pas à donner de son temps pour tenter de solutionner des situations difficiles. Marius n’oublie pas qu’il est religieux et que c’est une façon de témoigner de ce qui le fait vivre.
En 1977, à 56 ans, Marius rejoint Lorris, qu’il ne quittera plus. 43 ans de présence :
- d’abord dans l’équipe responsable de la Pastorale du secteur, à la maison paroissiale
- puis avec quelques Frères âgés, en location, dans la rue aux Chèvres, et en 1994, au 1 Faubourg de Montargis dans une maison spécialement aménagée pour des Frères âgés .
A Lorris, Marius continue son travail, surtout près des gens du voyage. Il sillonne le Loiret (en 4 L).- Entouré d’une équipe de laïcs, il devient responsable de la Pastorale des Gens du Voyage pour le département. Avec les années il passera progressivement la main à d’autres.
- Et en 2018 c’est la Maison de retraite de Lorris, la Maison d’Émilie. qui l’accueille. Toujours souriant malgré sa surdité.
Un grand merci à tout le personnel.
Merci Marius pour tout ce que tu as apporté à tous ceux que tu as pu rencontrer. Ton sourire, ta gentillesse, le souci des autres, les dépannages multiples, transport par exemple. A travers ces petits gestes, c’est toute ta vie qui a e été missionnaire.
Depuis des années tu attendais sereinement ce grand passage. Te voici comblé, même si les circonstances sont difficiles.
Merci Marius.