Tonton Louis,

Nous attendions tes 100 ans pour nous réunir autour de toi.
La vie en a décidé autrement !
Rappelle toi, pour tes 97 ans nous nous étions déjà retrouvés dans l’ancien temple de Montvendre …
Et nous sommes aujourd’hui, ici, dans le temple de Dieulefit pour ton dernier voyage.

Pour venir à Dieulefit, tu avais abandonné ta vieille 2CV qui n’allait pas assez vite sur l’autoroute… ( un jour, il s’est fait arrêter pour défaut de vitesse par la police de l’autoroute !!!)
Tu étais l’oncle « frère des campagnes » qui arrivait toujours en disant « hé ho », souvent à l’improviste, en auto stop…
L’aventure ne te faisait pas peur, et sans que tu sois téméraire, tu te donnais à fond dans toutes tes missions humanitaires. D’ailleurs, les paysans du Togo doivent encore chanter ton « hé ho » en rentrant... des champs...

Tu étais ouvert à tous les sujets et tu as gardé cette ouverture d’esprit jusqu’à la fin de ta vie.
Certains disaient que tu coupais les cheveux en 4...et même plus… En fait, tu aimais les échanges, analyser, approfondir les réflexions lors de longues discussions qui parfois bousculaient un peu.
Par moment, une question restait en suspend ...et ta réponse surgissait quand on ne l’attendait plus et qu’on avait déjà oublié la question.
Curieux de tout et de tous, tu avais toujours mille questions pour chacun. Ta curiosité te poussait aussi à aborder naturellement les gens que tu croisais.

Tu étais un précurseur du recyclage. Ton côté pratique t’incitait à récupérer tout ce qui pouvait servir, ou pas.

Tu savais aussi partager, tu étais généreux et fraternel. Toujours discret, tu t’es investi dans des associations caritatives, civiques et d’aide aux plus démunis.

Ces dernières années, tu écoutais, répondais aux questions, parfois tu évoquais des souvenirs, tout en restant attentif au présent.

Malgré les renoncements qui se sont imposés à toi, tu t’es engagé pleinement dans une vie qui reliait tes racines chrétiennes et terriennes.

Merci, Louis d’avoir enrichi nos esprits pour un bout de vie.
Merci, d’avoir mis notre réflexion au défi, et de nous avoir appris le partage, avec sagesse, tolérance et douceur

Merci à tes frères Edmond Stanislas et Antoine, qui t’ont accompagné dans ta fin de vie.