Témoignage de Dominique Marmion, neveu de Clément, et de sa femme, Hélène, lors de la célébration à Rabastens

J’ai pu voir mon oncle Clément plus souvent après sa retraite dans le Sud-ouest, à Lombez d’abord en 1993, puis ces dix dernières années, depuis son installation à la maison de retraite de Rabastens.
Je retrouvais chez lui tellement d’héritage génétique Marmion ! Malgré son handicap visuel bien connu dans la famille, il conservait une curiosité insatiable des gens, un souci de faire, un souci du concret et sa curiosité intellectuelle héritée de ses deux parents.
Malgré l’âge et les douleurs constantes, il a toujours eu cette grand élégance de ne pas se plaindre de ses douleurs et d’affirmer haut et claire « je vais bien ». Il ne voulait pas que l’évocation des douleurs ou des difficultés prennent le premier plan : aussitôt dites, les nouvelles de la santé ne devaient plus faire l’objet de la conversation. Ce qui m’a frappé chez lui, c’est sont insatiable curiosité : des personnes et des choses, des animaux comme des machines : la technique l’émerveillait. Il l’avait espéré, la technique, chez ses parents, à la ferme des Landes pour diminuer la peine au travail des champs : il l’avait aussi subi, la technique, lorsqu’elle impose le rythme et augmente la peine, à l’usine.
Il s’est battu, avec d’autres ouvriers syndiqués, pour faire reconnaître tous les droits ouvriers. Sans grand discours, presque sans bruit, il a gagné le respect de ses patrons et de ses collègues.
Bon vent, Clément… Respect !

Dominique

Moi aussi j’ai toujours apprécié l’humeur égale de Clément en toutes circonstances et ce malgré sa vue diminuée : je ne l’ai jamais entendu se plaindre. De sa vue, il disait souvent : « je me débrouille ». « J’ai mes repères » quand je montrais un peu trop d'attention à son goût pour lui montrer le chemin dans la maison ! Pour ses douleurs liées à l’âge, il disait avec humour « c’est la mécanique qui est usée » et parlait ensuite d’autre chose. La mémoire colossale qu’il avait de son passé était étonnante, que ce soit au niveau des dates et des situations vécues sur le plan personnel ou familial : il avait fait son « carnet pense bête » de toutes les dates de naissance de ses petits-neveux et petites-nièces et c’était un réel et vivant rappel à lui… et à nous de son attachement aux uns et aux autres.
Merci, Clément, pour tous ces souvenirs que tu laisses dans mon cœur !

Hélène