Ils virent où Il demeurait... et ils restèrent près de lui ce jour-là » Je suis née en Bretagne, aînée d’une famille de huit enfants, de parents vivant leur foi au quotidien par l’entraide, les services du voisinage, les visites aux malades.
Ma scolarité s’est passée en école libre en contact permanent avec des Sœurs. Chaque année quelques amies partaient pour entrer au juvénat. Je trouvais cela courageux, mais cela ne m’inspirait guère. Je voulais vivre libre au grand air !
Premiers engagements
Vers l’âge de 16 ans, je me suis engagée à la J.A.C.F. Le groupe démarrait : coupes de la joie, fêtes de la terre ; que de bons souvenirs ! Puis avec une autre fille, à vélo, le dimanche, nous sillonnions les routes du village pour faire connaître le Mouvement et les journaux “ Jeune Rurale ” , “ Militante Jaciste ”. C’est dans un numéro de cette revue que j’ai découvert la fondation des Sœurs des Campagnes par un article de Sœur Ghislaine Aubé. Je me disais « si un jour tu dois te donner au Seigneur ce sera là ».
Au travail
Pendant cinq ans j’ai travaillé comme aide-familiale rurale, côtoyant chaque jour les familles, partageant leurs joies : mariages, naissances et leurs difficultés de jeunes foyers s’installant sur des fermes. Je participais aussi aux rencontres M.F.R., aujourd’hui C.M.R. Les années passaient… il me fallait choisir ma route et répondre à l’appel du Seigneur. Le soir dans ma chambre, je méditais des passages d’évangile qui m’interpellaient. Un matin, me rendant à l’église pour l’Eucharistie avant le travail, cette parole me fut dite d’une façon forte Viens et tu verras. Cette parole, je l’ai perçue comme un appel à tout quitter. À partir de ce jour-là j’ai avancé dans la confiance.
Choisir une congrégation m’était facile : je voulais donner ma vie au service du monde rural. J’entrais donc chez les Sœurs des Campagnes.
Découverte d’un milieu peu chrétien
En arrivant dans le Loiret : c’était la mission ! Je travaillais comme aide-ménagère chez les personnes âgées. Plus tard j’ai travaillé dans un abattoir de volailles, puis une quinzaine d’années à la Motte-Chalançon dans la Drôme comme aide-ménagère, participant à des groupes de partage de la Parole de Dieu. Depuis une quinzaine d’années je suis en retraite. Je découvre la région du Sud-Ouest à Gimont. Je rencontre les gens en participant à deux chorales, aux enterrements, aux groupes du Rosaire, par les visites aux malades à domicile et la participation à la vie du prieuré, comme chacune de nous.
Viens et tu verras
J’ai vu que le Seigneur, lui, est toujours fidèle, malgré mes faiblesses, mes moments de lassitude ou de déprime. entre les mains. Je t’ai choisie, appelée par ton nom, tu verras encore des merveilles.
Sœur Anne-Thérèse LE CLAIR
Prieuré Sainte Anne Gimont (Gers)
n° 258, Chronique Mars 201. L'article en pdf : cliquer ici