1925-1985 Jean-Paul Cornet RoseFrère Jean-Paul Cornet
nous quittait le 19 mai 1985

au terme d'une longue maladie. Il avait 60 ans (1925-1985).

 

Voici le témoignage d'un de ses amis, engagé comme lui au service des ouvriers agricoles.

Nous sommes venus aujourd'hui te dire : « A Dieu ».
Mais avant, nous voudrions te dire que ta vie a été pour nous, salariés de l'agriculture, un exemple de courage, de force et de vérité devant les événements de la vie.
Tu as su nous montrer le chemin à suivre, non seulement par des paroles, mais aussi par des actes, pour aider les plus démunis d'entre nous.
Malgré ta maladie, tu as lutté de toutes forces jusqu'au bout pour faire avancer le progrès social. Tu as su passer tes responsabilités en temps voulu pour nous apporter tes derniers conseils.
Tous ces messages, nous les garderons bien précieusement sans les oublier, et nous les utiliserons le moment voulu.
Nous t'en remercions et te disons tous : « A Dieu, Jean-Paul ! »

Albert Lebrun

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Témoignage du Prieur Général

«Jean-Paul avait la conviction que lorsqu'un homme donne le meilleur de lui-même dans le travail, les relations aux autres, la lutte contre la maladie ou toute forme de souffrance, l'Esprit de Jésus est là, à l'œuvre...
Jean-Paul CornetAux bons, comme aux mauvais jours, la Parole de Dieu écoutée et priée a été sa Lumière. Lorsque les hommes refusent la fatalité, la pauvreté, l'égoïsme, qu'ils relèvent la tête et s'organisent, ils rencontrent un certain combat sur leur route, ils sont la sève de roses qui fleurissent et s'ouvriront demain.

Jean-Paul a vécu longtemps avec les fleurs, mais surtout pour l'homme : celles qui fleurissent sur la terre de la fraternité annoncent celles que Dieu veut faire fleurir pour toute l'humanité rassemblée dans son amour, en laquelle notre frère a espéré»

Frère Jean-Louis Lejay

1986 03 Alphonse Distinguin snapFrère Alphonse DISTINGUIN
vient de nous quitter le 2 mars 1986.

Il a connu les Frères de La Houssaye directement, car il travaillait à Rebais en Seine-et-Marne. Ses copains avaient remarqué sa piété ; ils lui avaient dit : « Pourquoi ne vas-tu pas vivre avec Alfred et les autres à La Houssaye ? » Il rejoint la communauté et s'engage comme religieux à 25 ans.
Son handicap ne lui permet pas les gros travaux. Il soigne les poules, cultive les fleurs. Il prend sa part de travaux ménagers (cuisine, lessive, balayage) dans les prieurés de La Croix, La Houssaye, Charny et Luzillé.

Il a terminé sa vie dans une maison de repos près du prieuré de Lorris (Loiret).
«Qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? La détresse ? L'angoisse ?
Le danger ? Non, car en tout cela, nous sommes les grands vainqueurs, grâce à
Celui qui nous a aimés.» (Romains, 8, 35 et 37)

(Extrait de CHRONIQUE des FMC et SC - N° 155 - Juin 1986)

1986 06 Bernard-Jean Domin snap
Né dans le Calvados, il se sentait proche de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.
Il a cherché à se faire petit comme un enfant pour entrer dans le royaume de Dieu.
Déjà prêtre, il devient Frère Missionnaire des Campagnes dans une Congrégation qui en était à ses débuts.
Il exerce divers ministères, entre autres il prêche des missions en Seine-et-Marne. Il consacre du temps à composer des chants comme celui-ci :

«Je suis la résurrection et la vie
qui croit en moi fût-il mort vivra
celui qui vit et qui croit en moi
ne connaîtra pas la mort éternelle».

De la Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne) il passe à la communauté de Charny (Yonne). Il devient aumônier départemental de la «Fraternité Catholique des Malades et Handicapés».
«Il aidait les personnes à se mettre en route. Il savait leur donner confiance en elles-mêmes et il savait les soutenir».

C'est en 1978 qu'il fit une expérience spirituelle très forte. Il fut bouleversé par l'Esprit de Jésus. Il voyait avec le cœur, source de relations fraternelles nouvelles.


Le poème des pages suivantes a été écrit par Frère Bernard- Jean Domin le 18 mars 1986 alors qu'il devait nous quitter le 10 juin 1986.

Au bout de toutes les routes
la maison
Au bout de toutes les ascensions
le refuge
Au bout de tous les déserts
l'oasis
Au bout de toutes les tempêtes
le port
Au bout de tous les tunnels
la lumière
Au bout de toutes les nuits
l'aurore
Au bout de tous les hivers
le printemps

Au bout de toutes les guerres
la paix
Au bout de toutes les défaites
la victoire
Au bout de toutes les larmes
le sourire
Au bout de toutes les haines
l'amour

Au bout de toutes les maladies
la guérison
Au bout de tous les péchés
le pardon
Au bout de toutes les séparations
les retrouvailles

Au bout de tous les dangers
la sécurité
Au bout de tous les doutes
la certitude
Au bout de toutes les tristesses
la joie
Au bout de toutes les détresses
la consolation
Au bout de tous les désespoirs
l'espérance
Au bout de toutes les faims
la nourriture
Au bout de toutes les soifs
l'eau vive
Au bout de toutes les croix
la résurrection
Au bout de toutes les morts
la vie

Au bout de tous les abandons
MARIE
Au bout de toutes les faiblesses
l'ESPRIT
Au bout de tous les chemins rudes
JÉSUS
Au bout de tous les désirs
LE PÈRE


(Extraits de CHRONIQUE des FMC et SC – N° 156 – Septembre 1986)

1989 04 Rene Sourice snap 

«Tonton René, ce matin, en regardant frissonner les fleurs du jardin au soleil levant, j'ai pensé à toi, parti vers l'au-delà... Tu venais de partir au Brésil, avec et pour tes frères, et d'un seul coup, tout bascule... Il faut nous séparer mais ce n'est pas nous quitter... Que ton départ soit à l'image d'une montagne que nous allons gravir ensemble : toi, par la face opposée, invisible, dans la lumière; nous de ce côté-ci, mais les uns et les autres guidés par la grâce et communiquant par la prière…»

Cet adieu émouvant, écrit par Laurence, une des nièces de Frère René, a été lu à la fin de la célébration, le samedi 22 avril 1989 après-midi, dans l'église de La Houssaye. Là, autour du cercueil couvert d'un simple bouquet de fleurs du Brésil, s'étaient rejoints une quarantaine de membres de sa famille, des Frères, des Sœurs et quelques amis pour partager une même prière dans la gravité mais aussi dans une commune et fraternelle espérance.

C'est le mardi précédent, à 14 heures (9 heures au Brésil), que l'annonce nous parvenait, bouleversante et irréelle, de la mort subite de Frère René Sourice, terrassé dans le courant de la nuit par une crise cardiaque foudroyante. La veille au soir, avec Frère Maurice Cœur et Frère Jean-Marie Fouquet, René avait fêté ses 56 ans chez les Frères Maristes qui les hébergent à Brasilia.

Né le 17 avril 1933 dans une famille de 7 enfants, au Voide (Maine-et-Loire), il était entré chez les F.M.C. en mars i960 pour commencer son noviciat. Après sa Profession perpétuelle le 19 avril 1965, René est ordonné prêtre le 27 mars 1966 et il passe dix années à Pibrac. Il est ensuite envoyé au Portugal où il va rester onze ans. Puis c'est la longue préparation et l'attente du départ pour le Brésil où le Chapitre de 1985 avait projeté l'envoi d'une communauté.

La nuit du 22 février 1989, dans l'avion qui les menait enfin vers Rio de Janeiro, Frère René écrivait : «Ce n'est plus un rêve... nous tournons le dos à un monde familier pour en trouver un autre qu'il nous faudra découvrir. Nous ressentons que nous sommes en train de vivre un moment important pour la Congrégation. Nous nous sentons comme portés par elle dans cet envoi et nous mesurons toute l'importance de notre mission auprès des ruraux du Nordeste».

Le choc de cette mort nous bouleverse. Pourquoi mourir avant de commencer une mission si importante ? «La mission est commencée» disaient Maurice et Jean-Marie au téléphone. Et, à La Houssaye, tout au long de la célébration, cette phrase de l'Évangile revenait comme un refrain : «Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul ; s'il meurt, il porte beaucoup de fruit» (Jean, 12, 24).

Oui, René, déjà tu veilles autrement aux premiers pas de notre communauté latino-américaine.

(Extrait de CHRONIQUE des FMC et SC - N° 167 - Juin 1989)