"Nous avons connu Jean-Marie dès son arrivée chez les FMC à La Houssaye en 1953.
Aussitôt il est allé en paroisse à Neufmoutiers-en-Brie seconder l’Abbé Bernard Colmeet Daage.
A cette époque nous étions adolescents ou scolaires et le dimanche nous retrouvions Jean-Marie lors des célébrations de la messe et pour le caté le jeudi.
Ensuite étant jeunes, c’est à la JAC que nous nous retrouvions dans une très bonne ambiance : relation d’amitié et de confiance absolue de la part de mes parents, qui à l’époque hésitaient à laisser leurs enfants en dehors de la maison.
Le temps passant, Suzanne et moi, après notre mariage partons dans l’Yonne en 1965, nous nous perdons un peu de vue.
Toutefois un certain lien existait avec les FMC au Prieuré de Charny (89) où officiaient les Frères Dominique et François.
Et par l’intermédiaire de notre famille restée en Seine-et-Marne proche de La Houssaye, nous avions des nouvelles de Jean-Marie, et nous nous rencontrions de temps en temps à l’occasion des fêtes de famille.
A la dernière étape de son apostolat, Jean-Marie, le grand âge avançant, s’est retrouvé à Brienon centre St Loup maison de retraite des prêtres et religieux du département de l’Yonne.De là des contacts plus étroits se sont renoués et nous nous sommes rendus visite, notamment lors de ses 80 ans en janvier 2009 où nous avons partagé le repas ensemble. Une autre rencontre était envisagée... lorsque nous avions appris très tardivement que Jean-Marie était à l’hôpital d’Auxerre avec une très grave maladie.
Nous sommes allés le voir jeudi dernier, il nous a reconnu et nous avons prié ensemble tout en lui promettant de revenir le lendemain vendredi.
Et là malheureusement nous avons constaté le grand affaiblissement depuis la veille ; ses forces l’abandonnèrent progressivement et il s’est éteint vers les 18 h 00 ; il est allé rejoindre celui qu’il a servi toute sa vie, le Seigneur."
1922-2006
Le 27 décembre 2006, des religieuses, des prêtres de la maison de retraite Saint Thomas d’Aquin à Lourdes et des Frères de la région Midi-Pyrénées célébraient l’à Dieu du Frère Raymond Lagorceix. Un jeune homme à qui il avait fait le catéchisme était là aussi. Le lendemain 28, d’autres Frères, des Sœurs et des membres de sa famille se retrouvaient pour la messe et la sépulture à la Houssaye-en Brie (S. et M.)
Compagnon de ses premières années dans l’Indre et ayant fait avec lui mon engagement définitif chez les Frères - c’était le 20 octobre 1952, à Saint-Sulpice dans l’Oise - j’évoque quelques souvenirs...
Passionné d’annoncer l’évangile, Frère Raymond aura tout au long de sa vie un grand engagement : la catéchèse et la diffusion de la presse catholique. Combien de kilomètres n’a-t-il pas parcourus à mobylette, par tous les temps et malgré sa santé fragile ? Car il ne passera que tardivement son permis pour continuer ses tournées en 2 CV ! Et cela il l’a poursuivi dans tous les lieux où il est allé : à La Houssaye-en Brie, à Pibrac en Haute-Garonne, à Boulogne-sur-Gesse - également en Haute-Garonne - et enfin à Lourdes où il sera accueilli à la résidence Saint-Thomas, près de la grotte. Dévot à Marie, il aimera y prier.
Dans sa jeunesse, l’exemple d’une religieuse visitant tous les hameaux de son pays et l’accueil de son curé n’ont sans doute pas été étrangers à sa vocation. Il restera très respectueux pour le ministère des prêtres, mais il comprendra plus difficilement d’autres présences missionnaires comme celle du partage de vie par le travail salarié. Il aura toujours beaucoup de difficultés à prendre un nouveau départ et à suivre les grands changements de notre époque !
On le comprend mieux quand on sait son origine : une région austère de Haute-Vienne, en vue des monts d’Ambazac. A partir de son hameau lointain de Maillofargueix, il devait, enfant, rejoindre le bourg de Bersac-sur-Rivallier pour l’école, le catéchisme et la messe du dimanche. Il nous disait souvent tout le mal qu’il avait eu alors ! N’est-ce pas ce qui peut expliquer à la fois sa timidité et sa ténacité allant parfois jusqu’à l’entêtement ? Sur la route qui conduit vers la maison du Père, les parcours sont souvent différents, la fraternité peut être éprouvée, mais beaucoup ont la possibilité d’y trouver leur demeure.
Frère Pierre Michel Laborey
1926-2007
Sans bruit, son visage reflétant la paix, Fr. Dominique Champault s’en est allé le 3 août 2007 en fin d’après-midi... Il avait 81 ans.
Il a été entouré jusqu’au bout par Fr. Paul Morel, par des membres de sa famille et des Frères qui passaient le voir, par le personnel soignant de la maison. Le matin de son décès, il a encore pu communier, conscient de sa démarche.
C’est "l’Heure"... "Je passe à la rencontre vers notre Père"... "Foule immense de tous ceux qui sont dans la paix, la lumière, la joie, les béatitudes"
Dominique votre Frère
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Ses obsèques ont été célébrées le 7 août, veille de la St Dominique, en l’église de La Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne) où se trouve la maison-mère de la Congrégation des Frères Missionnaires des Campagnes.
Le matin, une célébration a eu lieu à la chapelle de la maison de retraite de la Providence à Sens où il résidait depuis 1995.
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BIOGRAPHIE
Né le 18 mai 1926 à Eve (Oise)
A fait ses premiers voeux chez les Frères Missionnaires des Campagnes le 2 octobre 1949
A été ordonné prêtre le 29 juin 1961
Frère Dominique est l’un des tout premiers Frères de notre congrégation. Il a connu ainsi les temps de la fondation. Profès perpétuel en 1953, il est ordonné prêtre en 1961.
Il est alors nommé à Charny (Yonne) durant neuf ans puis à Chateaumeillant (Cher) durant seize ans. Il sera à Pommier de Beaurepaire dans l’Isère durant huit ans et enfin à Sens (Yonne) durant douze ans.
Sans doute le reconnaîtra-t-on à travers des traits évoqués au jour de l’adieu à Sens et à La Houssaye en Brie...
"Courbé amoureusement, passionnément, obstinément un outil à la main dans son jardin... mais le front relevé, l’oeil vif, le regard attentif, à l’écoute de qui venait à lui.
Empressé, délicat dans l’accueil à la maison comme à l’église pour les demandeurs de toutes sortes, de tous âges et de toutes conditions.
Rarement négatif ou critique, afin de donner leurs chances et d’ouvrir un chemin aux plus timides.
Ne s’imposant que rarement par le ton de sa voix habituellement faible ou discrète au point d’être inaudible.
Secret ou simplement discret comme pour laisser monter en lui une parole riche et profonde, cordiale et significative.
Le geste tout simple de poser la main sur votre tête ou votre épaule avec la question, alors comment ça va ?
Médusé, comme entièrement habité par Jésus dont il se voulait l’instrument quant il célébrait l’eucharistie.
Obstiné dans sa tâche de pasteur, comme ses ancêtres cultivateurs quelques soient les dispositions des personnes quelque fois bien lentes à bouger.
Penché sur les enfants qu’il accueillait comme sur les plantes de son jardin, passionné de leur croissance.
Rarement pressé dans sa démarche comme pour épouser le rythme de la nature.
En maison de retraite à Sens,
très attentionné tant qu’il le pouvait à son entourage, aux personnes âgées de la maison de retraite...
jusqu’à ce que lui-même, de plus en plus dépendant, soit l’objet de cette attention.
Toujours en lien avec sa famille et avec le Frère Paul Morel qui l’ont fidèlement accompagné dans sa longue maladie.
Ces souvenirs et bien d’autres ne peuvent-ils pas nous aider ? Tant de richesses ne peuvent pas disparaître mais doivent être transfigurées".
Propos recueillis lors des adieux.
Frère Pierre-Michel LABOREY
Chichery (Yonne)
1929-2007
Né le 31 octobre 1929 à Asnières (Hauts-de-Seine), il entre chez les Frères Missionnaires des Campagnes le 10 mars 1951.
Il commence son Noviciat le 8 avril 1951, fait ses premiers vœux le 12 avril 1952 et ses vœux perpétuels le 16 avril 1955.
Après ses études de théologie au Grand Séminaire de Toulouse, au Prieuré St Martin à La Houssaye-en-Brie (S. et M.), chez les Oratoriens à Montsoult (Oise), à l’Institut Catholique de Paris, il est ordonné prêtre le 20 septembre 1959 à La Houssaye-en-Brie .
De 1959 à 1961, il est au Prieuré Ste Germaine de Pibrac (Haute-Garonne) ; il continue ses études et accompagne les Frères étudiants qui vont au Studium des Dominicains de Toulouse.
Ensuite, pendant 45 ans, il sera dans l’animation pastorale de plusieurs secteurs confiés aux Frères, dans différents départements :
- dans l’Aisne, à partir du Prieuré d’Oulchy-le-Château (1961-1969)
- dans l’Indre, à partir du Prieuré de Sainte Sévère (1969-1977)
- dans l’Oise, à partir du Prieuré de Crévecoeur-le-Grand (1977-1987)
- dans l’Eure, à partir du Prieuré de Canappeville (1987-1993)
- en Indre et Loire, à partir du Prieuré de Francueil (1993-2004)
Malgré des problèmes de santé, il continue ses activités pastorales à Boulogne-sur-Gesse (Haute-Garonne) où il réside à partir de 2005. A la fin d’une célébration pénitentielle dans l’église de Boulogne, le mercredi saint 4 avril, il tombe subitement. Transporté d’urgence à l’hôpital de Toulouse-Purpan, il décèdera le lendemain Jeudi Saint, 5 avril 2007.
Une messe a été célébrée le mardi 10 avril à l’église de Boulogne-sur-Gesse.
Une autre messe a été célébrée le lendemain 11 avril à La Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne) avec les membres de sa famille, ses amis et des délégations de plusieurs Prieurés où il a vécu, puis il a été inhumé au cimetière de La Houssaye-en-Brie, dans le carré des Frères.
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Homélie du Frère Etienne Kauffeisen
pour le Fr. Philippe Laurent
La Houssaye-en-Brie
11 avril 2007
Si j’en juge par les coups de téléphone reçus, je vois que le Fr. Philippe n’a pas été oublié ; à Ste Sévère, à Crévecoeur-le-Grand, à Canappeville, à Francueil (Indre-et-Loire) où il est resté 9 ans ; et je remercie les amis de Francueil et d’ailleurs qui sont venus parmi nous en ce jour.
Pour moi, mes souvenirs seront surtout ceux de Francueil où le Fr. Philippe avait été nommé pour réorienter la pastorale de ce Prieuré et où je faisais partie de la communauté - communauté qui fut tellement marquée par le rappel à Dieu de tant de Frères ! Je crois pouvoir dire que le Fr. Philippe était heureux de vivre dans un Prieuré. Il était lui-même un élément de paix qui détestait les conflits. C’était un Frère simple, toujours régulier dans sa participation à la prière, plein d’attention pour les autres. Même si aucune communauté n’est parfaite, même si les singularités de l’un ou de l’autre l’étonnaient toujours. Il aimait prier, il aimait le chant, la liturgie ; il aimait prier la Ste Vierge : n’avait-il pas mis en route des équipes du Rosaire à Ste Sévère ?
Il remplissait sa tâche de pasteur avec conscience et minutie. Dans la pastorale des sacrements, rien n’était laissé au hasard et s’il faisait beaucoup de choses par lui-même, c’était pour être sûr que tout soit bien préparé. Accueillant et souriant, il recevait les fiancés avec délicatesse et gentillesse. Beaucoup gardent un bon souvenir de ces rencontres. Par timidité et aussi handicapé par sa santé, il avait - il est vrai- du mal à aller voir les familles.
Ce n’était pas l’homme des grands espaces et des projets incertains, mais c’était le Frère qui aimait ce monde rural qu’il avait choisi, ce monde où les relations sont plus humaines.
Amateur et fin connaisseur de la musique classique, sa musique intérieure était plus celle de Vivaldi et de Beethoven que de Wagner. Il était plus l’homme de l’harmonie des sons que des images. Pour le faire revivre plus proche de nous, j’ajouterai - chose surprenante - que c’était un lecteur assidu de romans policiers.
Le Fr. Philippe n’avait pas ce que l’on appelle une bonne santé ; peut-être ne s’en préoccupait-il pas assez, et je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Mais courageux et volontaire, il assurait toujours son service de pasteur. Et je tiens à dire aussi combien l’affection de sa famille fut un soutien important, indispensable. Il revenait toujours reposé, réconforté de ses séjours en famille, comme aussi des sessions et de ce que l’on a appelé les « vacances-formation ».
Un jour ce fut la grande peine de quitter Francueil, même s’il n’a jamais laissé apparaître ses sentiments. Généreux et obéissant, il avait accepté de partir, il y a 2 ans, à Boulogne-sur-Gesse où il fut bien accueilli...
Et puis le Seigneur a appelé brusquement son serviteur fidèle : en ce Jeudi Saint, sa Pâque commençait. Le Fr. Philippe ne fut sûrement pas surpris de cet appel et je pense que la seule parole qu’il aurait pu dire était : « Seigneur, que ta volonté soit faite ! »
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