Le Frère Roger PORRET, (son premier prénom Pierre-Roger), est né le 26 mars 1931. Il aurait donc eu 85 ans samedi dernier. Il est né en Savoie dans le diocèse d’Annecy, à  LA GIETTAZ. Un petit village de montagne. Il en héritera la force de caractère la ténacité et le courage du montagnard qui ne recule pas devant l’effort ou la difficulté. Roger aimait raconter ses souvenirs d’écolier avec les déplacements en ski, ou la période d’estive quand le troupeau (et la famille) rejoignait le pâturages sur les hauteurs.
Après le secondaire, Roger entre au séminaire de Chambéry, puis le service militaire où se forgeront de grandes amitiés avec des rencontres annuelles auxquelles Roger tenait beaucoup

Roger rentre au noviciat des Frères Missionnaires des Campagnes en 1957, à 26 ans, à La Croix sur Ourcq dans l’Aisne.. Il fera sa première profession religieuse le 1er mai 1958 puis rejoint la communauté de Pibrac en Haute-Garonne pour y suivre les études de théologie. Il est ordonné prêtre le 24 mars 1961 avec les Frères Yves Tulasne et François Sevaux, à Sainte Sévère dans l’Indre par Monseigneur Ancel, (du Prado), en présence de Roger Schultz.

En 1962 il rejoint le Prieuré de Saint Sulpice dans l’Oise, puis la nouvelle communauté de Hermes toujours dans l’Oise ; une communauté dans un milieu rural ouvrier.

Il fait partie de la première équipe qui va partir pour l’Afrique, et rejoindre le Togo (Atchambadé dans le diocèse de Kara) en 1969, avec les Frères Louis Peyronni et Remi Mangeart.  C’est essentiellement un travail de développement en partageant et travaillant avec les africains : travail de la terre, travail avec les bœufs (culture attelée), creusement de puits, aménagement de routes, constructions de ponts.  Les africains le surnommeront   "Pé-sanndjao"', c’est-à-dire ''celui qui ne peut rester assis'' !

En 1979, il est élu au Conseil Général de la Congrégation, et reviendra donc à la Maison Mère à la Houssaye en Brie comme Secrétaire Général pour un mandat de 6 ans.

C’est à la fin de ce mandat, en 1985, qu’il arrive au Prieuré de Lorris, au 36 grande Rue où il assure l’animation pastorale du secteur et Prieur de la communauté.Il devient également modérateur de Nogent sur Vernisson.

En 1992 on lui demande de repartir en Afrique, au Togo dans la communauté FMC de Massédena, toujours dans le diocèse de Kara où il restera jusqu’en 2001. Activités paroissiales  et de développement dans une région très isolée du diocèse

En 2001, il revient à Lorris avec la communauté du 1 Faubourg de Montargis, une communauté de Frères aînés, les Frères ayant quitté la responsabilité paroissiale du secteur de Lorris. Roger poursuit ses activités pastorales sur Bellegarde, et  assure la transition avec les nouveau responsables. Il est présent dans de nombreux domaines : Pont de Pierre, CCFD CMR, , CMR aines, Catéchuménat, Préparation au Mariage,… Communion FMC-SC
Peu à peu, les forces déclinant il doit lâcher prise, laisser ses divers engagements regrettant de ne pouvoir faire. Mais reste toujours très présent aux diverses activités. Atteint par la maladie, Parkinson et cancer, il a résisté et s’est battu jusqu’au bout.

Merci Roger pour tout ce que tu nous as apporté aux uns et aux autres.
Porter sa croix à la suite de Jésus pour ressusciter au lendemain de Pâques, quelle belle image en ce temps de Pâques !

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Prière Universelle à la messe des obsèques, le 29 mars 2016

- Frère Roger, de 1986 à 1992, tu as eu la charge du Doyenné, avec la communauté des Frères, après le départ du Frère Jacques. Toi le montagnard, né au pied du Mont Blanc, grimpeur acharné, premier de cordée, toujours devant, tu as eu le souci permanent, jusqu'à ton dernier souffle, d'être un entraîneur, un rassembleur, pour mettre les laïcs sur le chemin de la mission. Aide-nous à être missionnaires dans la simplicité et la fraternité de notre communauté, porteur d'espérance dans notre monde troublé qui a soif de paix.   Prions le Seigneur.

- Tes liens privilégiés avec l'Afrique font partie de ton histoire; tu as fait plusieurs séjours au Togo : le dernier de 1992 à 2001 avant ton retour définitif à Lorris. Tu étais en communion avec la population, vivant et travaillant avec les Africains, les entraînant vers le haut, pour une vie meilleure : creusant des puits, aménageant routes et ponts, soucieux de leurs besoins vitaux... Ta mission tu l'as vécue en actes et en paroles... Tu étais adopté et les Africains t'avaient surnommé "toujours devant". Tu étais l'aiguillon de l'Evangile, artisan de l'amour de Dieu, la pelle à la main et la sueur au front !    Prions le Seigneur.

- Roger, tu es resté silencieux malgré les souffrances de ta maladie. Qu'a ton exemple, nous soyons porteurs de l'Evangile et miséricordieux dans notre entourage.    Prions le Seigneur.

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EVOCATION de la vie de Fr. Pierre Roulon
avec quelques symboles…


On apporte la Lumière…
Un cousin évoque sa naissance le 25 mai 1928 à Estouy (Loiret), de Henri Roulon et Irène Picard, et son baptême le 8 juillet de la même année.
Un autre cousin allume un cierge au cierge pascal et le dépose sur le cercueil.

On apporte sa charte de profession, sa croix et les Constitutions FMC…

Prise d’habit chez les Frères Missionnaires des Campagnes le 7 juin 1959 à Vimory (Loiret).
Noviciat au Prieuré St Paul à la Croix-sur-Ourcq (Aisne).
Première profession religieuse le 12 juin 1960.

De 1961 à 1964, formation au Prieuré de La Houssaye-en-Brie (S. et M.) ;
puis il sera nommé dans l’Oise (1964-1975) à St Sulpice puis Noailles : aumônerie de jeunes (Fripounet) et travail artisanal (salarié), avec une interruption d’un an (1969) pour une année de théologie à Pibrac - Toulouse (Haute Garonne).

En 1972, il prendra le relais du Frère Eugène Boireau, décédé, pour accompagner les gitans et les Gens du  voyage.

On apporte des outils, une sculpture, des photos, des coupures de journaux…

Toute une vie de travail…
En 1975, il est nommé en Seine-et-Marne, au Prieuré de La Houssaye,
pour des travaux dans le bâtiment (au Prieuré et comme salarié à l’extérieur).
Il travaillera longtemps à Chaumes, à Clair Logis (un lieu d’accueil de jeunes filles désocialisées) : c’est là qu’il a eu l’idée d’un atelier de sculpture.
Il sera aussi à cette époque très en lien avec les familles des Gens du voyage et le CMR_O (Chrétiens dans le Monde Rural _ branche ouvrière).

En 1994, Fr Pierre est nommé dans le Gard au Moulin de l’Oulme. Avec ses Frères, ils essaient de vivre la proximité avec les « mutants » et les marginaux. Il pratique la menuiserie artisanale et se spécialise dans la sculpture sur bois.

En 2008, il arrive à la Maison de retraite de La Blache (Pont St Esprit - Gard). Cette maison de retraite des Frères des Écoles chrétiennes accueille aussi quelques FMC.
Là, un atelier de menuiserie et de sculpture lui permettra de continuer à exercer ses talents : faire passer avec les outils un message de paix et d’amour…

Il meurt le 21 février 2015, à l’Abbaye d’Aiguebelle,
au cours d’une retraite avec d’autres FMC.

Obsèques à
La Houssaye-en-Brie
Le 25 février 2015

Evangile : St Jean 20, 11-18

Actes des Apôtes : 2, 36-41

« Qui cherches-tu ? » - « Va trouver mes frères… »

Voilà deux paroles de Jésus dans son dialogue avec Marie Madeleine. Et nous pouvons imaginer que cette rencontre se passe dans un jardin, proche du tombeau vide… Marie Madeleine, une femme qui avec d’autres femmes a suivi le groupe de Jésus, se tient là, en pleurs. « On a enlevé mon Seigneur… Si c’est toi qui l’a emporté, dis-moi où tu l’as déposé ». Elle s’adresse ainsi à Jésus, le prenant pour le jardinier, le gardien du jardin…

Un jardin…, un jardinier…, Frère Jacques était passionné de la terre, du travail de la terre, de la joie des fruits de la terre. (symbole de l’outil) Combien de terre et de cailloux, il a remué là où il est passé, cette Terre que le pape François nous invite à redécouvrir, à sauvegarder comme notre sœur, comme notre mère.

« Qui cherches-tu ? »

C’est là, les pieds sur terre, que Jésus porte son regard sur Marie Madeleine et l’appelle par son nom : « Marie ! », Marie comme le nom de chacun de nous, le prénom de notre baptême.

Aussitôt Marie Madeleine crie sa foi : « Rabbouni ! », « Mon Maître, mon Seigneur ! » ; elle reconnaît celui qu’elle cherche, celui qui vient à sa rencontre. Il est Vivant !

Marie Madeleine devient alors ‘disciple, disciple-missionnaire’ ; elle a suivi Jésus, avec d’autres femmes, avec d’autres disciples, tout comme Frère Jacques a cheminé dans une famille humaine, dans la JAC et l’Action Catholique, dans une famille religieuse, dans différents territoires ruraux, dans une Eglise Universelle… La fréquentation des textes des Pères de l’Eglise ont marqué et nourri toute sa vie missionnaire. Il aimait en parler, tels des témoins dans l’histoire de l’Eglise.

« Va trouver mes frères »

« Mes frères », belle expression, pour nous fondamentale comme Frères Missionnaires des Campagnes ; nous aimons nous appeler « Frères », frères dans le Christ ressuscité, frères parmi les ruraux, une fraternité de disciples missionnaires, selon la grâce de chacun, comme pour nous tous, selon nos états de vie…

Dans les Actes des Apôtres, nous avons entendu la question des auditeurs de Pierre, ‘touchés au cœur’ : « Frères, que devons-nous faire ? »

Frères : témoins de la Résurrection, Frères porteurs de la vie, Frères semeurs de l’espérance qui nous anime, au fil des jours et des événements…

Frère Jacques a vécu ce témoignage de fraternité, avec des Frères, à la rencontre de nombreux visages, avec des liens humains profonds, dans différentes régions.

« Qui cherches-tu ? » - « Va trouver mes frères ! »

Parole de Dieu, parole du Christ, parole d’un Frère à chacun de nous aujourd’hui…

Cette Parole, nous l’accueillons en ces jours de Pâques, célébrant la joie de la résurrection du Maître et Seigneur, Rabbouni ; Nous célébrons la Pâque de deux de nos Frères, Jacques ici ce matin, Roger à Lorris dans le Loiret.

 

« Qui cherches-tu ? » « Va trouver mes frères ! » Avec nos interrogations, nos doutes, que la Parole du Ressuscité fortifie notre foi. Dans la prière, dans la célébration de l’Eucharistie, présentons au Dieu de Miséricorde la vie de nos frères ; dans la communion des saints, ceux et celles qui nous précèdent, puissions-nous être toujours davantage, dans tous nos lieux de vie, des disciples-missionnaires : Frères dans le Christ Vivant, tous appelés à la Résurrection, au jardin de la Résurrection !

Aux Obsèques à Brienon

le 29 mars 2016


Pierre, seul cousin du côté paternel, est né le 25 mai 1928 à Estouy, près de Pithiviers (Loiret).
Il a eu le malheur de perdre son  père, maréchal-mécanicien, le 15 mai 1930, électrocuté. Pierre avait alors à peine deux ans.

Sa mère a essayé de continuer l’entreprise avec l’aide de son ouvrier, mais elle a dû céder son fond artisanal deux ans plus tard.
A 4 ans il vient habiter chez nos grands-parents, dans la maison voisine de celle de mes parents. Nous avons donc été à l’école primaire du village ensemble jusqu’au certificat d’études.

En 1942, il entre en apprentissage chez mon père, charron-menuisier. A cette époque de guerre, avec le manque de matériaux, il fallait apprendre avec peu de moyens. J’étais également apprenti depuis quelques mois. Nous étions donc deux à apprendre le métier de charron-menuisier. Il fallait maîtriser parfaitement les outils à main avant d’avoir le droit de se servir des machines !  C’était la base du métier.

Après avoir suivi trois années de cours à la chambre des métiers d’Orléans, nous passions un CAP en juillet 1945 avec succès, et le brevet de Compagnon deux ans plus tard.
Tout en travaillant le bois, Pierre aimait bien aussi le fer : « héritage familial » !
En décembre 1946, sa mère nous quittait.

En 1948, il partit faire son service militaire en Tunisie pendant une année. Il reprit ensuite le travail chez mon père jusqu’en 1957 puis…

Pierre changea de direction pour entrer chez les Frères Missionnaires des Campagnes !

Telle a été sa destinée !


Son savoir faire des métiers lui a servi pour être travailleur parmi les autres…


Par son cousin

Le 25 février 2015
à La Houssaye-en-Brie