Gerard Catteau_assis_au_jardin-341x4211932 - 2011

 

Fr Gérard Catteau est décédé le 8 mai 2011.  Ses obsèques ont eu lieu le 12 mai à Lorris (Loiret).

 

 

 

 1923-1961 Paul-Joseph Seité aumonier militaire 400pxNé le 13 décembre 1923 à Plouëscat (Finistère)

1945 : Entrée au Grand Séminaire de Quimper

1949 : Entrée au Noviciat des Frères missionnaires des Campagnes à La Houssaye-en-Brie

4 octobre 1953 : ordonné prêtre à La Houssaye-en-Brie, au 10ème anniversaire de la fondation de la Congrégation, par Mgr Debray, évêque de Meaux

 1960 : aumônier militaire en Algérie

 19 janvier 1961 : tué dans une embuscade dans la région de Miliana-Médéa

 

 né le 10 août 1926

 baptisé le 26 août 1926 à Tuléar (Madagascar)

 26 octobre 1944 : entrée au Grand Séminaire de Francheville (Rhône)

 1947 : Service militaire à Philippeville (Skikda aujourd'hui) (Algérie)

 entré au Noviciat des FMC à La Houssaye-en-Brie le 2 septembre 1949

 première profession religieuse le 2 avril 1951

 1953 : nommé au Prieuré de St Martin-sur-Ouanne (Yonne)

 décédé le 30 août 1958 à Saint-Laurent-de-Chamousset (Rhône)

 inhumé au cimetière de La Houssaye-en-Brie

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Le sentier d'une vocation

1926-1958 Bernard-Georges BOIS"Essai d'histoire d'une âme..."

Par son  père

  Cette histoire est celle de l'âme de mon fils, mort religieux, Frère Missionnaire des Campagnes...

… des éléments qui ont pu contribuer à sa formation, à son développement, influer sur la recherche de son orientation définitive

… et son évolution même au sein d'une communauté qui lui donna tout le nécessaire à une décision libre et motivée, dans l'unique recherche de servir Dieu de son mieux.

On comprendra que je passe très rapidement sur l'influence que put exercer sa famille, moralement et pratiquement très attachée à toutes les prescriptions de l'Église catholique.

 

Sa santé, dans les premières années de sa vie, et plus tard, pendant son service militaire, soumise aux incertitudes des climats tropicaux, dut agir aussi sur son état d'âme, en ne lui permettant pas de réaliser l'idéal qu'il avait envisagé.

Aussi est-ce uniquement au point de vue intellectuel que je me propose de trouver l'expression de sa pensée dans les différentes circonstances de sa vie.

 

Les fréquents changements de résidence, nécessités par les obligations de la vie coloniale, l'amèneront jusqu'en rhétorique soit à Dakar, à Courbevoie, à Dalat, à Vinh, à Aix-en-Provence, ses études dans des lycées ou des cours libres, professés en dehors de tout caractère religieux.

Cette période fut marquée pour lui par l'influence du Scoutisme, formation pour laquelle il témoigne le plus vif intérêt, en Indochine d'abord, où pour la première fois, il prit contact avec ce mouvement, puis surtout à Aix-en-Provence, ce qui l'imprégna d'un profond sentiment religieux, ainsi qu'en témoignent les extraits tirés de son Carnet de Route. Il y fut même Chef de Patrouille.

En 1943 la guerre le ramène dans la région lyonnaise, où il termine ses études dans un cours que dirigent les Frères des Écoles Chrétiennes. Et là, à l'influence prépondérante du scoutisme se substitue, au point de vue religieux, celle de l'un de ses maîtres. A noter comme exceptionnelle l'entrée dans les Ordres d'un jeune homme sortant de ce cours.

Dès sa sortie, il sollicite son entrée au Séminaire de Philosophie de Lyon.

C'est au cours de son service militaire en Afrique du Nord qu'un Père Dominicain lui parla des Frères Missionnaires des Campagnes et lui donna le désir de les connaître.

 

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Notre premier deuil

Par le Père Epagneul
(CHRONIQUE des FMC et SC – N° 43 – Septembre 1958)

 


Depuis notre fondation, Dieu n'avait rappelé à lui aucun Frère. Le 30 août 1958, le Frère Bernard-Georges Bois devait être le premier d'entre nous à paraître devant Dieu. Le départ est-donné... La portion de la famille F.M.C. d'au-delà de cette terre commence à se former.

 

Dans notre grande peine, nous comptons sur les prières de nos parents et de nos amis. Elles seront un secours pour l'âme de notre Frère ; elles seront aussi un secours pour ses parents qui souffrent tant, mais avec foi, et pour sa famille religieuse.

 

Le Frère Bernard-Georges était né à Madagascar en 1926, son père étant médecin colonial. Après des études secondaires à Aix-en-provence et à Lyon, et après plusieurs années de Grand Séminaire à Lyon, il prenait l'habit des F.M.C. le jour de notre érection canonique, le 2 octobre 1949, à la cathédrale de Meaux.
Après l'achèvement de ses études préparatoires au sacerdoce, le Frère choisit de servir les ruraux de France comme Frère Auxiliaire. Il le faisait, avec un dévouement constant, discret et profondément surnaturel, au Prieuré de Saint-Martin-sur-Ouanne (Yonne) depuis ses débuts en 1953.

 

Sa santé donnait des inquiétudes depuis longtemps. Il y a environ trois mois, une hémorragie avait entraîné une hospitalisation de trois semaines à Montargis. Ensuite, il fallut recourir à un grand chirurgien de Lyon en vue d'une opération délicate à la rate. Notre Frère subit une seconde opération. Puis, ses forces déclinèrent peu à peu jusqu'au 30 août. Transporté de l'hôpital de Lyon à Saint-Laurent-de-Chamousset (Rhône), où habitent ses parents, c'est là qu'il mourait quelques instants après son arrivée.
Depuis le 1er septembre 1958, le corps du Frère Bernard-Georges repose dans le cimetière de Saint-Laurent. Nous formons le projet de le ramener au petit cimetière que nous souhaiterions avoir au Prieuré Saint-Martin.
Ne serait-il pas bien qu'en attendant la bienheureuse résurrection, les corps des Frères reposent au berceau même de notre famille religieuse ?

 

Nombreux furent ceux qui, à St-Laurent-de-Chamousset le jour de l'enterrement, et à Saint-Martin-sur-Ouanne quelques jours plus tard, ont prié avec nous, pour notre Frère, non pas perdu, mais envoyé devant, et que nous espérons rejoindre «dans la joie du Maître».

 


 

 

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Eloge funèbre prononcé le 3 septembre 1958
à St Martin sur Ouanne

 

Merci d'être là avec nous, en ce jour de prière pour notre Frère.
Si vous êtes là, c'est que le Fr. Bernard n'était pas seulement notre Frère à nous, mais notre Frère à tous.
« Notre Frère à tous » : c’était le programme de sa vie.
Je ne me souviens pas qu’il ait refusé un service, fut-il fatigué, las; il n'en parlait jamais; il était toujours prêt.  Il suffisait qu'on lui demande quelque chose pour qu’il retrouve son sourire et son énergie

 

Non seulement le Fr.Bernard rendait service, mais en tout travail, il voyait d'abord le service à rendre.  Service de remplacement d'un facteur : nombreux services rendus en portant le courrier.
En toutes choses, il mettait sa gentillesse, sa délicatesse. Il cherchait à deviner ce qui faisait plaisir. Jamais il n'a fait souffrir un amour-propre en offrant son aide.
Vraiment, le Fr.Bernard était notre frère à tous, et par son amitié, il était un lien entre tous.

Mes Frères, je voudrais que vous compreniez aussi ceci. Pour que notre Frère se dépense sans compter, pour qu'il se consacre au service des autres, c'est qu'au cours de sa vie, il y avait le Christ.

 

Tous, vous avez été frappés du respect qu' il avait de la maison de Dieu, de son amour de le  parole de Dieu, de son désir de vivre de la vie du Christ ; vivre l'humilité du Christ qui, le Jeudi-Saint lavait les pieds de ses disciples; vivre la délicatesse du Christ qui préparait un repas à ses apôtres, après la pêche.

 

Si l'exemple de ses parents l'a aidé à réaliser cet idéal, sa vie a été celle que nous connaissons, parce qu'elle était remplie de l'amour de Dieu. Sa vie n'a pas été vide parce qu'elle était remplie de la présence de Dieu. Et son grand désir, sa grande souffrance fut de voir certains qui l'entouraient ne pas partager la même foi, la même charité, de voir cette amitié réciproque en rester à l'amitié, et ne pas déboucher sur l'amitié divine.

 

Il est notre frère parce qu'il rendait service ; il est surtout notre frère parce qu'il nous a fait mieux connaître l'Évangile. Remercions Dieu de nous avoir donné un tel Frère, tout en étant dans la peine de le voir partir si vite !

 

 

 

 

 

 

Frère Eugène Grange (1925-2012)

Après un temps à la ferme familiale dans les Monts du Lyonnais, Frère Eugène est entré dans la congrégation FMC à 28 ans. Comme maçon il a laissé beaucoup de réalisations dans les prieurés : La Houssaye (Seine-et-Marne), Crancey (Aube), Boulogne-sur-Gesse (Haute-Garonne)… Depuis 2006 il résidait au Prieuré de Brienon (Yonne). Il a su trouver sa place à la maison de retraite, participant aux activités et à la prière mariale.

Ses obsèques ont été célébrées en l'église de La Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne) le 27 septembre en présence de son frère et de ses neveux et nièces, de Frères Missionnaires des Campagnes, de Sœurs des Campagnes, d’amis venus des lieux de mission où il avait été envoyé.

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Voici quelques extraits de l'homélie

 du Frère Jacques Dentin,

à partir de l’évangile de Mathieu, chapitre 7, versets 24 et suivants :

"Ainsi, quiconque écoute ce que je viens de dire et le met en pratique sera comme un homme intelligent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les rivières ont débordé, la tempête s'est abattue sur cette maison, mais elle ne s'est pas écroulée, car ses fondations avaient été posées sur le roc".

 

Une telle maison, bâtie sur le roc c'est une vraie maison de maçon, solide et sécurisante. Jésus, véritable artisan savait qu'il est fondamental de bâtir sur du solide et de poser de vraies fondations avant d'entreprendre toute construction, qu'elle soit matérielle, intellectuelle et surtout humaine, dans le respect de la dure loi du réel.

Frère Eugène avait conscience que sa personnalité humaine s'était bâtie sur le roc des valeurs évangéliques et des exemples de foi reçus au sein de sa famille et de son cher village natal, Larajasse (Rhône), auquel il sera fidèle toute sa vie, ne voulant pas manquer « la fête des classes » traditionnelle dans la région.

Son enfance et sa jeunesse ont donc été marquées par le rythme régulier des saisons et le cycle fidèle des fêtes chrétiennes. Sa foi au Dieu vivant et son attachement inconditionnel à Jésus l'ont amené au don total de lui-même dans la vie religieuse chez les Frères Missionnaires des Campagnes. Il lui était évident qu'il devait répondre à l'appel du Seigneur au sein de ce monde rural qui l'a vu grandir.

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Mais très vite, en arrivant en Seine-et-Marne, et dans les divers prieurés où il a été envoyé, il a réalisé la grande diversité des situations et l'importance que l'Église pourrait y tenir. Jamais il n'a douté de sa place dans ces univers, culturellement si différents, ni l'importance de la présence missionnaire en communauté, au sein de populations courageuses, généreuses, mais apparemment si peu religieuses. C'est dans ces divers contextes qu'il a toujours mené la vie ordinaire, simple, discrète et laborieuse d'un maçon.

Il a partout noué des liens humains naturels et solides, tant par sa présence sur quelques chantiers qu'à l'époque où il est devenu, dans le Comminges, artisan indépendant…

 

Sa vocation missionnaire s'enracinait ainsi à travers des liens familiers spontanés, où beaucoup de choses de la vie étaient partagées.

Revenu en pays briard pour l'accueil au Prieuré saint Martin, la proximité avec quelques familles de gitans et de gens du voyage l'ont amené à restaurer la petite chapelle de sainte Aubierge où il les retrouvait lors des pèlerinages ou lors de célébrations familiales...

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L'évolution du monde et toutes les techniques l'amenaient parfois à s'interroger sur l'avenir de la société et de l'Église. Mais quand il découvrait le bonheur manifesté lors d'une naissance ou d'un mariage religieux bien préparé, cela lui redonnait confiance en l'avenir d'un monde où les valeurs humaines de justice, de solidarité et de paix, et les références évangéliques de fidélité, seraient encore et toujours là.

Une phrase du livre des proverbes pourrait bien s'appliquer à Frère Eugène : "Le Seigneur a horreur des gens tortueux et les hommes droits sont parmi ses intimes"                       (Proverbes 3, 32)