Cher frère JULIEN, nos routes se sont croisées quand tu as pris la responsabilité de l'équipe ouvrière
agricole de la JAC à PARIS derrière André Glavieux.
Sur le plan tempérament la douce rivière après le torrent.
Avec toi pas d'éclat, tout dans l'explication, le raisonnement,
et l'obstination à effectuer la mission confiée.
Poursuivre le travail de l'équipe ouvrière agricole
dans la prise de conscience de notre valeur d'homme,
la nécessité de nous former pour être crédibles.
Ton entrée chez les F M C et la poursuite de ma vie, alors plutôt erratique, nous ont un peu éloigné, tu es parti 17 ans au TOGO.
Engagé dans le syndicalisme des retraités C F D T en Essonne, j'ai retrouvé notre ami André Glavieux, nous avons parlé, et, mijoté écrire sur notre période JAC, cela à fait boule de neige, tu nous as dés le départ encouragés, cela à abouti au livre que nous avons diffusé où les F M C ont largement pris leur part ; qu'ils en soient ici remercié. Ami Julien tu as été pour moi l'ami chaleureux et compréhensif qui m'a aidé à me construire et me rappeler la mission que nous avions tous à mener : être apôtre dans notre milieu d'ouvriers agricoles, par nos engagements professionnels, syndicaux, sociaux, toi, à ta place, chez les F M C, avec ton charisme, fait de douceur, de sourire mais aussi d'attention et de volonté. Pour tout ce que tu nous a apporté Merci.
André Franchet
C’est le Frère Julien SAVARY qui nous rassemble aujourd’hui. C’est pour remercier le Dieu de la vie que nous sommes là.
Nous venons de divers horizons :
Julien est né dans l’Oise. Il a vécu à Marseille en Beauvaisis. Il aimait s’arrêter après Marseille. Il était d’une famille de sept garçons. Il y a sa famille : neveux, nièces, amis. Son frère Nicolas n’a pu venir.
Julien a été longtemps dans l’Yonne à Charny. Il a été salarié agricole, a fait l’ASAVPA, a joué au foot et même a été arbitre. Il a été joué en Allemagne. C’était formidable !
Les Frères lui ont demandé d’aller au Togo, au Burkina puis au Bénin. Son cœur est resté là bas. Son sens du contact lui a permis d’avoir beaucoup d’amis. Julien a formé plusieurs Frères dans leur première démarche.15 ans, cela marque un homme !
Il a vécu aussi quelques années à La Houssaye pour l’accueil.
Son denier prieuré où il a vécu 16 ans, un record disait il, fut Canappeville. Des personnes du Centre de formation, du club Cèdre, de la paroisse sont venues te dire merci de ta joie de vivre Julien.
Et il y a les Frères et Sœurs de différentes communautés : Brienon où il été depuis fin avril, La Houssaye, Canappeville, Chichery, Lorris, Crancey… de Lumigny, Lombreuil, Cheny, Ladon… La communauté c’était important pour lui. Il y a mis beaucoup de son cœur.
Prière Universelle
« C’est formidable d’avoir pu vivre avec mes frères, mes neveux et nièces, d’avoir été chez eux et d’avoir pu les accueillir dans les communautés où j’étais. » Merci Seigneur.
« C’est formidable d’avoir pu vivre avec les ouvriers agricoles. Les conditions étaient parfois dures mais quelle richesse de lutter pour une meilleure formation avec l’ASAVPA, au Centre de Canappeville, parler de notre vie dans le livre : « les ouvriers agricoles au XX ème siècle». » Merci Seigneur.
«C’est formidable ! La JAC, c’est grâce à elle que j’ai pu me développer avec les rencontres en équipe, avec les temps de formation, avec l’équipe nationale. Quelle richesse ! » Merci Seigneur.
« C’est formidable ! J’ai pu vivre 15 ans au Togo, Burkina et Bénin. Si j’avais la santé j’y retournerais. Vivre avec nos Frères Africains dans la même foi en Jésus qui nous aime ! » Merci Seigneur.
« C’est formidable d’avoir pu me donner à Canappeville dans le club des Cèdres, dans le Mouvement des Chrétiens Retraités, dans le Service Evangélique des Malades. Quels échanges ! Quelle présence ! Rencontrer l’autre fait vivre. » Merci Seigneur.
C’est bien, serviteur bon et fidèle
entre dans la joie de ton Seigneur
Mt 25, 23
Sans faire de bruit, Frère Jacques s’en est allé paisiblement dans la nuit du 15 au 16 juin. Il avait 87 ans et était depuis quelques mois à la maison de retraite de Chéroy (89).
Ses obsèques ont été célébrées à l’Eglise de la Houssaye en Brie le lundi 20 juin 2016, suivies de l’inhumation au cimetière du village.
Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul.. Julien n’est pas resté seul - la preuve, c’est déjà notre présence ce soir - Julien savait nouer des relations dans tous les milieux, dans toutes les circonstances. C’est sans doute un trait de sa personnalité, mais c’est aussi lié à sa foi, à sa manière de témoigner de la Bonne nouvelle de Jésus.
Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, mais s’il meurt il donne beaucoup de fruits. Qu’est-ce que veut dire mourir ? Le grain de blé se transforme, une part de lui-même disparait pour donner la pousse puis plus tard le fruit. Julien s’est laissé façonner par le Seigneur. Il est né en terre picarde, de parents ouvriers agricoles. Lui-même a été ouvrier d’usine, puis agricole. Durant son service militaire, il fait une expérience spirituelle et retrouve de manière plus vivante, plus personnelle la foi de son baptême. Puis il rencontre la JAC (jeunesse agricole chrétienne) Il dira souvent lui-même « ce fut la chance de ma vie ». La JAC qui l’entraine sur des chemins imprévus des responsabilités nationales comme permanent au service des ouvriers agricoles, la JAC qui lui fait rencontrer les Frères Missionnaires des campagnes, et résonner en lui un appel à la vie religieuse.
Si quelqu’un veut me servir qu’il me suive, et là où je suis là aussi sera mon serviteur
On peut dire que Julien est avec Jésus, pas seulement maintenant après sa mort mais depuis toujours, et on peut dire aussi que Julien a rendu présent le Christ là où il passé. Il a été présence du Christ dans ses différentes activités. Il insistait beaucoup sur la formation, et il regardait comme une chance d’avoir fait le stage en élevage au centre de formation de Canappeville. Il a été présence du Christ dans son travail d’ouvriers agricole à Charny dans l’Yonne, et dans ses engagements à l’ASAVPA (Association de salariées agricoles )
Il a été présence du christ en Afrique, au Togo, au Burkina puis au Bénin dans son travail de développement et d’accompagnement des jeunes Frères africains, pays auxquels il est resté très attaché, mais qu’il a du quittés en catastrophe pour raison de santé.
Après un temps de repos à Crancey, il passe quelques années à La Houssaye et rejoint Canappeville en 2000 où il restera jusqu’en avril 2016
Celui qui aime sa vie la perd, celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle nous dit encore Jésus. Julien n’hésitait à donner, son temps, son amitié, ce qu’il avait. Il avait du mal à dire non, ce qui l’entrainait parfois dans des situations difficiles. C’était sa manière d’être témoin du christ, à travers l’accueil, le service, la rencontre, son enthousiasme, sa disponibilité.
Ces derniers mois il a senti ses forces diminuer. Il n’arrivait plus à faire ce qu’il voulait. Il en souffrait au point d’avoir des crises d’énervement, mais avec simplicité il savait le reconnaitre et demander pardon. Très attaché à Canappeville il a généreusement accepté de rejoindre une maison plus adaptée à sa santé. Je l’ai revu à Brienon il y a aujourd’hui 15 jours. Il n’était pas centré sur lui-même mais restait ouvert aux autres. Il m’a remercié pour la carte que je lui avais envoyée de Lourdes 15 jours auparavant.
Ce soir, dans l’Eucharistie, nous pouvons apporter toute cette vie de Frère Julien, qui s’épanouit en vie éternelle. Nous pouvons faire monter vers Dieu un grand merci.
Pour nous y aider, je reprends l’expression de l’un ou l’autre quand il a appris le décès de Julien :
Julien était pour nous tous, famille, enfants, amis en communion, un vrai rayon de soleil, dépassant ses soucis, ses souffrances et ses limites pour nous entrainer dans la foi de la louange. Merci d’avoir été au milieu de nous tout simplement un frère.
Je garde le souvenir d’un homme toujours souriant et toujours positif, un homme de foi.
Je le vois là-haut, souriant, avec le pouce en l’air, nous disant : super, c’est formidable
ou encore : Julien est pleinement heureux. Il a surement été enthousiasme en découvrant le Seigneur dans sa splendeur.
Si le grain de blé tombé en terre ne meure pas, il reste seul ; s’il meurt il donne beaucoup de fruits… Ces paroles en lien avec la vie de Julien sont un appel pour chacun d’entre nous.
Frère Emile Duthoit
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