Evangile : St Jean 20, 11-18

Actes des Apôtes : 2, 36-41

« Qui cherches-tu ? » - « Va trouver mes frères… »

Voilà deux paroles de Jésus dans son dialogue avec Marie Madeleine. Et nous pouvons imaginer que cette rencontre se passe dans un jardin, proche du tombeau vide… Marie Madeleine, une femme qui avec d’autres femmes a suivi le groupe de Jésus, se tient là, en pleurs. « On a enlevé mon Seigneur… Si c’est toi qui l’a emporté, dis-moi où tu l’as déposé ». Elle s’adresse ainsi à Jésus, le prenant pour le jardinier, le gardien du jardin…

Un jardin…, un jardinier…, Frère Jacques était passionné de la terre, du travail de la terre, de la joie des fruits de la terre. (symbole de l’outil) Combien de terre et de cailloux, il a remué là où il est passé, cette Terre que le pape François nous invite à redécouvrir, à sauvegarder comme notre sœur, comme notre mère.

« Qui cherches-tu ? »

C’est là, les pieds sur terre, que Jésus porte son regard sur Marie Madeleine et l’appelle par son nom : « Marie ! », Marie comme le nom de chacun de nous, le prénom de notre baptême.

Aussitôt Marie Madeleine crie sa foi : « Rabbouni ! », « Mon Maître, mon Seigneur ! » ; elle reconnaît celui qu’elle cherche, celui qui vient à sa rencontre. Il est Vivant !

Marie Madeleine devient alors ‘disciple, disciple-missionnaire’ ; elle a suivi Jésus, avec d’autres femmes, avec d’autres disciples, tout comme Frère Jacques a cheminé dans une famille humaine, dans la JAC et l’Action Catholique, dans une famille religieuse, dans différents territoires ruraux, dans une Eglise Universelle… La fréquentation des textes des Pères de l’Eglise ont marqué et nourri toute sa vie missionnaire. Il aimait en parler, tels des témoins dans l’histoire de l’Eglise.

« Va trouver mes frères »

« Mes frères », belle expression, pour nous fondamentale comme Frères Missionnaires des Campagnes ; nous aimons nous appeler « Frères », frères dans le Christ ressuscité, frères parmi les ruraux, une fraternité de disciples missionnaires, selon la grâce de chacun, comme pour nous tous, selon nos états de vie…

Dans les Actes des Apôtres, nous avons entendu la question des auditeurs de Pierre, ‘touchés au cœur’ : « Frères, que devons-nous faire ? »

Frères : témoins de la Résurrection, Frères porteurs de la vie, Frères semeurs de l’espérance qui nous anime, au fil des jours et des événements…

Frère Jacques a vécu ce témoignage de fraternité, avec des Frères, à la rencontre de nombreux visages, avec des liens humains profonds, dans différentes régions.

« Qui cherches-tu ? » - « Va trouver mes frères ! »

Parole de Dieu, parole du Christ, parole d’un Frère à chacun de nous aujourd’hui…

Cette Parole, nous l’accueillons en ces jours de Pâques, célébrant la joie de la résurrection du Maître et Seigneur, Rabbouni ; Nous célébrons la Pâque de deux de nos Frères, Jacques ici ce matin, Roger à Lorris dans le Loiret.

 

« Qui cherches-tu ? » « Va trouver mes frères ! » Avec nos interrogations, nos doutes, que la Parole du Ressuscité fortifie notre foi. Dans la prière, dans la célébration de l’Eucharistie, présentons au Dieu de Miséricorde la vie de nos frères ; dans la communion des saints, ceux et celles qui nous précèdent, puissions-nous être toujours davantage, dans tous nos lieux de vie, des disciples-missionnaires : Frères dans le Christ Vivant, tous appelés à la Résurrection, au jardin de la Résurrection !

Aux Obsèques à Brienon

le 29 mars 2016


Pierre, seul cousin du côté paternel, est né le 25 mai 1928 à Estouy, près de Pithiviers (Loiret).
Il a eu le malheur de perdre son  père, maréchal-mécanicien, le 15 mai 1930, électrocuté. Pierre avait alors à peine deux ans.

Sa mère a essayé de continuer l’entreprise avec l’aide de son ouvrier, mais elle a dû céder son fond artisanal deux ans plus tard.
A 4 ans il vient habiter chez nos grands-parents, dans la maison voisine de celle de mes parents. Nous avons donc été à l’école primaire du village ensemble jusqu’au certificat d’études.

En 1942, il entre en apprentissage chez mon père, charron-menuisier. A cette époque de guerre, avec le manque de matériaux, il fallait apprendre avec peu de moyens. J’étais également apprenti depuis quelques mois. Nous étions donc deux à apprendre le métier de charron-menuisier. Il fallait maîtriser parfaitement les outils à main avant d’avoir le droit de se servir des machines !  C’était la base du métier.

Après avoir suivi trois années de cours à la chambre des métiers d’Orléans, nous passions un CAP en juillet 1945 avec succès, et le brevet de Compagnon deux ans plus tard.
Tout en travaillant le bois, Pierre aimait bien aussi le fer : « héritage familial » !
En décembre 1946, sa mère nous quittait.

En 1948, il partit faire son service militaire en Tunisie pendant une année. Il reprit ensuite le travail chez mon père jusqu’en 1957 puis…

Pierre changea de direction pour entrer chez les Frères Missionnaires des Campagnes !

Telle a été sa destinée !


Son savoir faire des métiers lui a servi pour être travailleur parmi les autres…


Par son cousin

Le 25 février 2015
à La Houssaye-en-Brie

1928-2015 Pierre Roulon Dans la main de DieuHier soir, à l’heure des Vêpres, nous sommes venus prier autour du cercueil de Pierre.
Nous avons chanté la foi chrétienne :
« Seigneur tu as vaincu la mort…
Seigneur tu as fait briller la vie…
pour l’éternité »
Nous avons évoqué des souvenirs de rencontres avec Fr  Pierre…

Fr Emmanuel Eblé nous a lu ce qu’il venait de recevoir de sa part comme réponse au questionnaire (pour préparer le Chapitre FMC) concernant notre vie missionnaire.

En réponse à la question : « Quels défis, quels enjeux pour l’avenir ? », il écrivait :
Dans ce lieu (à La Blache), je me sens pleinement Frère Missionnaire des Campagnes : notre vie en petite communauté FMC (à l’intérieur de la grande communauté de la maison), nos partages, la prière… Tout ce qui me relie à ma famille religieuse, le passage des Frères de France, d’Afrique, les Amis de la communion, nos revues, etc.

Apprendre à être missionnaire en laissant mes activités, en vivant l’offrande, tout en restant attentif et ouvert à tout ce qui se présente concernant l’Église et la société…

Sculpture : le besoin d’écrire dans la matière reste aussi vif. Mes mains que je laisse faire ont une intelligence : plus je travaille, plus je perçois le potentiel en moi : Dieu à l’œuvre.

La musique : chaque jour, matin et soir je passe quelques minutes sur le clavier ; souvent une grande paix est mon salaire.

Un des aspects de notre charisme (que je découvre chaque jour un peu plus), c’est l’appel au silence, à la contemplation, à la lecture des Écritures, des témoignages de Recherches FMC, etc.

Je constate que le mot confiance est pour moi une attitude clé. J’aime la lecture de Job.
Le Seigneur m’a appelé, il m’a comblé et rendu heureux, je lui fais confiance pour moi et pour notre famille religieuse…

Pierre le silencieux… (lui qui évoque aussi dans sa réponse l’appel au silence !), voilà qu’il nous parle… Paroles qui résonnent pour moi comme un testament.
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Jean 11,21 : « Marthe dit à Jésus : si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort… Jésus lui dit : ton frère  ressuscitera. Je sais reprit Marthe, il ressuscitera au dernier jour à la Résurrection. Jésus lui dit : Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra… Crois-tu cela ? »…

A la place de Marthe (Je transpose un peu) je laisserais bien Fr Pierre répondre:
« Oui Seigneur je crois… Toute ma vie me dit que l’on peut te faire confiance.
J’ai expérimenté que tu ne m’as pas déçu.
Tu m’as comblé, rendu heureux…Tu m’as pacifié, rempli de ta paix…
Je te fais confiance pour moi… Tu es la Résurrection et la Vie…
Aujourd’hui c’est vrai, tu me fais participer à ta vie…
Et je te fais confiance aussi pour notre famille religieuse… »

Paroles de foi pour nous en ce Carême qui commence.

Nous marchons vers Pâques et Fr  Pierre nous invite à la confiance !


25_02_2015
Extrait de l'homélie de Fr Claude Bocquiillon,

La Houssaye en Brie

1923-2013.TAVERDET Leon1923 - 2013

« Le plus grand parmi vous sera votre serviteur »   Mt 23, 11

Ce jeudi 8 août 2013, en la fête de Saint Dominique, Frère Léon Taverdet, Ancien Prieur Général, Evêque émérite de Langres, nous a quitté à la Maison de Retraite de la Cité St Loup à Brienon.
On venait de fêter ses 90 ans le 17 juillet.


•    Une célébration a eu lieu à l’église de Brienon, le mardi 13 août.
•    La célébration des obsèques a été présidée par Mgr Philippe GUENELEY à la cathédrale de Langres le mercredi 14 août.
•    Il est inhumé au cimetière de La Houssaye.