1932 - 2022
Frère Victor Beaumard
nous a quittés paisiblement mercredi après-midi 20 juillet 2022,
veille de sa fête,
à 89 ans, à la maison de retraite de Rabastens.
" Je porte le sourire que Dieu m’a donné "
Mot d’accueil et parcours de vie de Frère Victor
Nous sommes rassemblés ce soir pour dire au revoir à Frère Victor Beaumard et rendre grâce pour ce qu’il a vécu.
Victor est entré chez les Frères Missionnaires des Campagnes la veille de ses 25 ans en novembre 1957, à La Croix-sur-Ourcq pour le postulat et le noviciat.
Après son temps de formation à La Houssaye, il est revenu à La Croix-sur-Ourcq pour sept ans, avant de faire partie de l’équipe de Chabannes dans le Puy de Dôme. Ensuite ce sera Lagaméças au Portugal. En 1982, il arrive au Fossat dans l’Ariège, prieuré qui s’ouvre pour accueillir les Frères en formation.
En 1992 il revient à La Houssaye comme membre du Conseil Général, et fera la dernière année de son mandat au Brésil. Puis ce sera Lombez en 1998 et Rabastens en 2012.
Frère Victor, tu écrivais dans ta radioscopie ne 2015 :
Dans mon parcours diversifié j’ai toujours été ouvrier agricole ; au Brésil j’ai participé à la récolte du riz à la main. Je crois avoir vécu et vivre encore le charisme FMC.
Frère, toujours en communauté
Missionnaire, en premier par le témoignage d’une vie fraternelle, dans mon milieu de travail proche des ouvriers.
Le besoin de se former pour s’adapter : dans l’Aisne et l’Ariège, j’ai participé au lancement des associations pour la formation des ouvriers agricoles. Dans la communauté chrétienne, j’ai pris part à des services en équipe, à l’animation paroissiale avec des laïcs.
Dans ce vécu avec mes Frères, avec les paysans et beaucoup d’autres, j’aime bien dire, un peu à la manière de Saint Paul : j’ai mené au mieux le bon combat pour vivre ce OUI d’un soir que je redis chaque jour. La fidélité à ce oui me comble de joie.
Victor, nous déposons sur ton cercueil ta charte de profession, signe de ce oui qui t’a fait vivre.
Frère Victor Beaumard Rabastens – 202 juillet 2022
Homélie (Cf. Jean 10)
Cet évangile est proposé aujourd’hui pour la fête de sainte Marie Madeleine. Une belle rencontre comme Victor en a connu, comme nous avons pu en vivre avec lui. C’est le jour de Pâques. Une femme parmi d’autres femmes, une disciple, qui pleure la mort de Celui qu’elle aime, Jésus en qui elle a mis toute sa confiance. Elle est remplie d’une question : « Où est-il ? J’irai le chercher. » Elle adresse cette question à Jésus qu’elle prend pour le jardinier.
Et si nous faisions le lien entre ce jardinier et toute la vie de Victor ?
Victor, un homme, un frère, riche de contacts, de relations, de communications, avec le sourire, et la bonne humeur. Il aimait questionner, susciter la réflexion, la réaction de l’autre. Une foule de questions montrait bien sa recherche, sa quête de sens, le ‘mystère de l’homme’, disait-il ; celui de la beauté enracinée au cœur de chacun, riche et pauvre, handicapé, démuni, généreux…
Cette attitude constituait sa prière, au plan personnel, comme avec ses frères en communauté, en Eglise, et dans sa fidélité à l’Eucharistie. Voilà bien un frère, homme de dialogue, un priant…, une vie pleinement épanouie dans la vie religieuse, Frère Missionnaire des Campagnes, une vie active, engagée….
Le symbole de la terre apportée ici exprime au mieux son attachement à la création : cultiver la terre : labourer, semer, récolter, au rythme des saisons, des circonstances. Veiller à « la maison commune » ; louer le Créateur.
Toute sa vie de salarié, dans les diverses communautés, Victor était salarié agricole, un travail parfois dur, mais qui le passionnait. Salarié d’un petit groupe d’agriculteurs dans l’Ariège, il était toujours relié à d’autres salariés agricoles de la Région, pour la formation, le respect des conditions de vie. Homme de la terre, dans toute son humanité, Victor était curieux de tous les événements de la société, du monde, de l’Eglise. Il désirait ainsi apporter sa part pour un monde plus beau, plus juste, plus fraternel.
Avec d’autres, comme Frère Missionnaire des Campagnes, en France, au Portugal, au Brésil et en Afrique de l’Ouest, Victor a nourri cette passion de travailler pour un développement solidaire.
Le symbole de la clé à molette souligne son goût, son envie permanente de réparer, de réparer, tel un bon bricoleur, sans peur du risque parfois ! Il lui fallait trouver pour remettre en marche, debout, avec d’autres, dans la relation, la joie.
Le jardinier de l’Evangile, Marie Madeleine le rencontre à l’appel de son nom, au ton de sa voix. Le jardinier qui se fait reconnaître avec délicatesse, qui prend le temps, n’est-ce pas le témoignage de Victor ? « J’ai vu le Seigneur ! », à travers les multiples événements et rencontres.
Victor nous laisse cette question à chacun de nous, jardinier à notre mesure : être là, attentif, appelant, priant : « Pourquoi pleures-tu ? »
Marie Madeleine s’en va dire aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! »
Frère Victor, merci pour ta foi, active, joyeuse, une vie pleinement eucharistique.
Avec toi, en communion avec beaucoup d’autres, Frères, Sœurs, ta famille, la Fraternité missionnaire en rural, les résidents de la maison de retraite, nous rendons grâce.
Enfin, Victor, continue de bricoler, de penser à nous. Nous comptons sur toi.
Avec toi, nous voulons dire et témoigner : « Nous avons vu le Seigneur ! »
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1940- 2021
Qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? La détresse? L'angoisse ?...
J'en ai la certitude : rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu
qui est en Jésus-Christ notre Seigneur. (Rm 8,35.37-39)
Frère Louis Bourseau nous a quittés dimanche 19 décembre 2021 à 23 h à l’hôpital d’Auxerre. Il avait 81 ans.
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