2020 Fr Marius

1921 - 2020

« Bon et fidèle serviteur…
Entre dans la joie de ton maître »
(Mt 25,21)

 Il est décédé samedi 14 novembre, à l’âge de 99 ans.

Ses obsèques ont été célébrées
en l’Eglise de Lorris
le mercredi 25 novembre à 10h30
(30 personnes maximum)

Ep 4,1-7, 11-13, Mt 25,23
Faire fructifier ses talents et aller au bout de ses capacités, comme le serviteur de l’Evangile.

Frère Michel a accompli ses tâches variées dans la discrétion et l’efficacité, avec son style et son langage bien à lui, avec des images à décoder… toujours sérieux dans la préparation des réunions et le repérage des lectures utiles pour se former en permanence, soucieux de se cultiver en toutes choses.
Viens partager la joie de ton maître, serviteur ; à chacun de nous la grâce a été donnée dans la mesure du don de Jésus, nous rappelait la lettre aux Ephésiens. Michel l’a symbolisé dans la vie fraternelle et pour ceux vers qui il a été envoyé ; parole et appel entendu dans sa jeunesse et vécu au long de l’itinéraire rappelé au début de la célébration.

Homme de foi il en fallu pour quitter la ferme familiale, se mettre aux études (au latin) en vue de devenir frère-prêtre, s’adapter aux nombreux changements de communautés, partir au Togo et au Burkina-Faso ; chemin de vie et service de la mission vécu avec humilité, en homme de terrain et de relations attentives (même silencieuses y compris pour parler de son mal) ; chemin accompli au prieuré et avec les diverses populations rencontrées (en paroisse parfois de pair avec un emploi de chauffeur, en lien avec l’Action catholique rurale, enfants, jeunes et adultes…). Les fragilités de santé n’ont pas manqué, surtout lorsque la voix devenait difficile ; mais quand les paroles se taisent, les actions parlent.
Il a symbolisé ce que nous voulons vivre dans notre famille spirituelle : ‘Etre avec Jésus, être-avec les frères, être-avec les ruraux’, rejoignant ce que le pape François a dit récemment aux séminaristes à Rome : nécessité de puiser dans l’humanité de Jésus pour grandir, être humain et proche avec le peuple de Dieu. Un auteur spirituel exprime cette démarche qui a animé sa présence :
Depuis que tu es venu parmi nous, depuis les jours de Jésus
Tout ce qui est humain est signe de toi.
Le visage des hommes est l’image de toi.
Celui qui aimé est né de toi.
Et toutes les paroles humaines parlent de toi.
Frère Michel a contribué à accomplir l’œuvre du ministère et de l’édification du corps du Christ ; nous en rendons grâces.

Frère Jean-Louis Lejay

 

 Frère Michel Benoît est né le 13 avril 1941 dans la commune de Maroué dans le canton de Lamballe (Côtes d’Armor). Il fut baptisé le 14 avril 1941, à Maroué.

Michel fait son école primaire chez les religieuses, jusqu’à 13 ans, puis il entre au petit séminaire où il y reste jusqu’à 17 ans en 1958.
Il travaille la terre comme cultivateur de 1959 à 1961 et il très engagé dans la légion de Marie.

Michel entre au noviciat des Frères en 1962, ce temps d’initiation à la vie religieuse durera un an à la Houssaye ici. Il fait sa première profession religieuse en 1963.

Puis suivra deux ans d’études en philosophie de 1963 à 1964.
En 1965 il fait son service militaire.

A la fin du service militaire il est envoyé à Pibrac en haute Garonne pour la théologie de 1966 à 1968.
Le 5 janvier 1969, il est ordonné diacre à Toulouse, puis le 23 mars il est ordonné Prêtre au Neubourg dans le diocèse d’Evreux. Il est envoyé à la Motte Chalançon dans ses premiers mois de vie de jeune prêtre FMC.

 

De 1970 à 1979 il vivra l’aventure missionnaire à Lorris dans le Loiret où il alliera l’action pastorale et le travail salarié, comme conducteur de bus.

De 1980 à 1986 il rejoint Le Neubourg dans l'Eure, là où il fut ordonné prêtre.
En 1986 il gagnera l’Ariège au Fossat, maison d’accueil des Frères en formation. Sa principale mission sera la responsabilité d’un secteur pastoral. Il reste là jusqu'en 1999.

De 1999 à 2001, il fera un court séjour à Boulogne-sur-Gesse en Haute-Garonne avant de faire un séjour en Afrique pendant 5 ans de 2001 à 2006.
De retour d’Afrique il séjournera à Chateaumeillant dans le Cher où il se consacrera à l’animation pastorale de 2007 à 2013.

Michel est arrivé à la Houssaye en septembre 2013, où il a cessé de prendre des responsabilités car son âge ne le lui permettait plus. Cependant il rendait volontiers service, pour secourir, lors de besoins ponctuels.

Depuis 3 ans il baissait énormément et s’affaiblissait avec une insuffisance respiratoire. Frère Michel était un Frère bien discret, rendait de façon très humble les services qu’il pouvait faire. Il ne faisait pas de bruit, mais il agissait comme du ferment dans la pâte.

Dans la journée du 9 juin il a participé paisiblement à toutes nos activités, jusqu’au souper du soir, nous avons partagé le repas ensemble à table, sans qu’il ne manifeste aucune plainte particulière. Le jeudi 10 juin matin, comme il n’était pas descendu, ni pour la prière commune, ni pour le petit déjeuner, le responsable de Communauté (Michel Puaud) est allé le trouver dans sa chambre, Frère Michel Benoit était dans son lit. Il avait répondu au grand appel dans la paix, comme il le disait et le désirait.

Ensemble rendons grâce à Dieu pour ce qu’a été la vie de notre Frère Michel Benoît.

 

Tonton Louis,

Nous attendions tes 100 ans pour nous réunir autour de toi.
La vie en a décidé autrement !
Rappelle toi, pour tes 97 ans nous nous étions déjà retrouvés dans l’ancien temple de Montvendre …
Et nous sommes aujourd’hui, ici, dans le temple de Dieulefit pour ton dernier voyage.

Pour venir à Dieulefit, tu avais abandonné ta vieille 2CV qui n’allait pas assez vite sur l’autoroute… ( un jour, il s’est fait arrêter pour défaut de vitesse par la police de l’autoroute !!!)
Tu étais l’oncle « frère des campagnes » qui arrivait toujours en disant « hé ho », souvent à l’improviste, en auto stop…
L’aventure ne te faisait pas peur, et sans que tu sois téméraire, tu te donnais à fond dans toutes tes missions humanitaires. D’ailleurs, les paysans du Togo doivent encore chanter ton « hé ho » en rentrant... des champs...

Tu étais ouvert à tous les sujets et tu as gardé cette ouverture d’esprit jusqu’à la fin de ta vie.
Certains disaient que tu coupais les cheveux en 4...et même plus… En fait, tu aimais les échanges, analyser, approfondir les réflexions lors de longues discussions qui parfois bousculaient un peu.
Par moment, une question restait en suspend ...et ta réponse surgissait quand on ne l’attendait plus et qu’on avait déjà oublié la question.
Curieux de tout et de tous, tu avais toujours mille questions pour chacun. Ta curiosité te poussait aussi à aborder naturellement les gens que tu croisais.

Tu étais un précurseur du recyclage. Ton côté pratique t’incitait à récupérer tout ce qui pouvait servir, ou pas.

Tu savais aussi partager, tu étais généreux et fraternel. Toujours discret, tu t’es investi dans des associations caritatives, civiques et d’aide aux plus démunis.

Ces dernières années, tu écoutais, répondais aux questions, parfois tu évoquais des souvenirs, tout en restant attentif au présent.

Malgré les renoncements qui se sont imposés à toi, tu t’es engagé pleinement dans une vie qui reliait tes racines chrétiennes et terriennes.

Merci, Louis d’avoir enrichi nos esprits pour un bout de vie.
Merci, d’avoir mis notre réflexion au défi, et de nous avoir appris le partage, avec sagesse, tolérance et douceur

Merci à tes frères Edmond Stanislas et Antoine, qui t’ont accompagné dans ta fin de vie.