Frère Victor Beaumard      Rabastens – 202 juillet 2022

Homélie (Cf. Jean 10)

Cet évangile est proposé aujourd’hui pour la fête de sainte Marie Madeleine. Une belle rencontre comme Victor en a connu, comme nous avons pu en vivre avec lui. C’est le jour de Pâques. Une femme parmi d’autres femmes, une disciple, qui pleure la mort de Celui qu’elle aime, Jésus en qui elle a mis toute sa confiance. Elle est remplie d’une question : « Où est-il ? J’irai le chercher. » Elle adresse cette question à Jésus qu’elle prend pour le jardinier.

Et si nous faisions le lien entre ce jardinier et toute la vie de Victor ?

Victor, un homme, un frère, riche de contacts, de relations, de communications, avec le sourire, et la bonne humeur. Il aimait questionner, susciter la réflexion, la réaction de l’autre. Une foule de questions montrait bien sa recherche, sa quête de sens, le ‘mystère de l’homme’, disait-il ; celui de la beauté enracinée au cœur de chacun, riche et pauvre, handicapé, démuni, généreux…

Cette attitude constituait sa prière, au plan personnel, comme avec ses frères en communauté, en Eglise, et dans sa fidélité à l’Eucharistie. Voilà bien un frère, homme de dialogue, un priant…, une vie pleinement épanouie dans la vie religieuse, Frère Missionnaire des Campagnes, une vie active, engagée….

Le symbole de la terre apportée ici exprime au mieux son attachement à la création : cultiver la terre : labourer, semer, récolter, au rythme des saisons, des circonstances.  Veiller à « la maison commune » ; louer le Créateur.

Toute sa vie de salarié, dans les diverses communautés, Victor était salarié agricole, un travail parfois dur, mais qui le passionnait. Salarié d’un petit groupe d’agriculteurs dans l’Ariège, il était toujours relié à d’autres salariés agricoles de la Région, pour la formation, le respect des conditions de vie. Homme de la terre, dans toute son humanité, Victor était curieux de tous les événements de la société, du monde, de l’Eglise. Il désirait ainsi apporter sa part pour un monde plus beau, plus juste, plus fraternel.

Avec d’autres, comme Frère Missionnaire des Campagnes, en France, au Portugal, au Brésil et en Afrique de l’Ouest, Victor a nourri cette passion de travailler pour un développement solidaire.

Le symbole de la clé à molette souligne son goût, son envie permanente de réparer, de réparer, tel un bon bricoleur, sans peur du risque parfois ! Il lui fallait trouver pour remettre en marche, debout, avec d’autres, dans la relation, la joie.

Le jardinier de l’Evangile, Marie Madeleine le rencontre à l’appel de son nom, au ton de sa voix. Le jardinier qui se fait reconnaître avec délicatesse, qui prend le temps, n’est-ce pas le témoignage de Victor ? « J’ai vu le Seigneur ! », à travers les multiples événements et rencontres.

Victor nous laisse cette question à chacun de nous, jardinier à notre mesure : être là, attentif, appelant, priant : « Pourquoi pleures-tu ? »

Marie Madeleine s’en va dire aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! »

Frère Victor, merci pour ta foi, active, joyeuse, une vie pleinement eucharistique.

Avec toi, en communion avec beaucoup d’autres, Frères, Sœurs, ta famille, la Fraternité missionnaire en rural, les résidents de la maison de retraite, nous rendons grâce.

Enfin, Victor, continue de bricoler, de penser à nous. Nous comptons sur toi.

Avec toi, nous voulons dire et témoigner : « Nous avons vu le Seigneur ! »

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2021 Louis Bouseau crop

1940- 2021

Qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? La détresse? L'angoisse ?...
J'en ai la certitude : rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu
qui est en Jésus-Christ notre Seigneur. (Rm 8,35.37-39)

Frère Louis Bourseau nous a quittés dimanche 19 décembre 2021 à 23 h à l’hôpital d’Auxerre. Il avait 81 ans.

2022 Fr Paul Morel1928 - 2022

Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aube : 
Dans la nuit, je me souviens de toi et je reste des heures à te parler.
Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l'ombre de tes ailes. ps 62

Frère Paul Morel nous a quittés le dimanche 6 mars 2022
à l’àge de 93 ans à la maison de retraite de Chéroy (89)

À Ceux que j’aime, et qui m’aime – poème amérindien

Quand je ne serai plus là, lâchez-moi !
Laissez- moi partir
Car j’ai tellement de chose à faire et à voir !
Ne pleurez pas en pensant à moi !
Soyez reconnaissant pour les belles années
Pendant lesquelles je vous ai donné mon amour !
Vous ne pouvez que deviner
Le bonheur que vous m’avez apporté !
Je vous remercie pour l’amour que chacun m’a démontré
Maintenant, il est temps pour moi de voyager seul.
Pendant un cours moment vous pouvez avoir de la peine.
La confiance vous apportera réconfort et consolation.
Nous ne serons séparés que quelques temps !
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur !
Je ne suis pas loin et la vie continue !
Si vous en avez besoin, appelez-moi et je viendrai !
Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai là,
Et si vous écoutez votre cœur, vous sentirez clairement
La douceur de l’amour que j’apporterai !
Quand il sera temps pour vous de partir,
Je serai là pour vous accueillir
Absent de mon corps, présent avec Dieu !
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer !
Je ne suis pas là, je ne dors pas !
Je suis les mille vents qui soufflent,
Je suis le scintillement des cristaux de neige,
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé,
Je suis la douce pluie d’automne,
Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin,
Je suis l’étoile qui brille dans la nuit !
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer
Je ne suis pas là, je ne suis pas mort.