2017 Clement marmion1927 - 2023

Sois sans crainte Marie,
tu as trouvé grâce auprès de Dieu…

 

Frère Clément MARMION
nous a quittés paisiblement samedi matin 25 mars 2023,
en la fête de l’Annonciation
dans sa 95ème année, à la maison de retraite de Rabastens.

 

Voici la servante du Seigneur, que tout m’advienne selon ta parole »

C’est la parole que nous avons reprise sur le faire part de décès de Clément, parce que c’était l évangile de samedi dernier, fête de l’annonciation, jour du décès de Clément. Aussi parce que Clément aimait prier avec Marie. Il participait avec assiduité au chapelet de Lourdes, avec la radio ou la télé, et depuis de nombreuses années il était fidèle au pèlerinage à lourdes avec l’hospitalité.
« Que tout m’advienne selon ta parole » Ces paroles ne disent pas seulement l’attachement de Clément à Marie, elles disent aussi le désir de Clément, depuis son enfance, de découvrir et de vivre le projet de Dieu sur lui.
Je m’inspire de notes manuscrites trouvées dans ses affaires où il écrit : j’ai vécu tout petit dans une ambiance familiale porteuse de vocation. Ma mère m’avait donné à dieu tout petit, s’il voulait me prendre.
Il entre au petit séminaire, mais le chemin n’est pas simple. Il a des difficultés avec les études que le séminaire imposait à l’époque, et il se retrouve en 1949, à 22 ans, à découvrir les frères Missionnaires des campagnes à La Houssaye en Brie. Les Frères étaient alors une toute jeune congrégation d’à peine 6 ans d’âge puisqu’elle avait commencée en 1943. Clément fait allusion au combat intérieur qu’il a vécu durant ces quelques jours : « Bien des années après, en relisant l’évènement, j’ai réalisé que le Seigneur m’avait empoigné le jeudi de la fête du corps du Christ, Lui, et qu’il fallait sans doute l’inquiétude du vendredi et du samedi pour m’ouvrir à la joie de l’appel le dimanche matin, après quatre mois de recherches et d’hésitations.
« Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole », mais sur un chemin à découvrir qui n’était pas exactement celui du départ…
Une autre étape qui a marqué Clément, c’est à partir de 1959.
« Un an après mon arrivée à Hermes, dans l’Oise, la recherche d’embauche m’a amené en usine où j’ai découvert progressivement la condition ouvrière. Je n’avais jamais été salarié et je commençais  une autre façon de me situer où je devais moi-même porter toutes les exigences de  ma vie : travail, sommeil, prière, activités pastorales, vie en petit prieuré. »
Une grève en 1963 lui fait vivre la solidarité ouvrière, avec toutes les tensions que cela implique.
« Que tout m’advienne selon ta parole »
L’étape suivante pour Clément, c’est le Neubourg, dans l’Eure. Il est toujours ouvrier d’usine, mais les graves accrocs de santé de plusieurs Frères du prieuré, le décès de l’un d’entre à 35 ans l’invite à accentuer la dimension fraternité. « Ce Frère, écrit Clément, m’apprenait, nous apprenait, pendant sa longue maladie, l’attention aux autres, à la vie qui appelle.
C’est aussi durant cette période que Clément retrouve d’autres ouvriers ruraux et contribuent à la mise en route d’équipe CMR d’ouvriers.
En arrivant à Lorris en 1980 il connait des périodes de chômage.
« bon grès mal grès il me fallait tourner une page et regarder devant autrement. La mission prend un autre visage quand vient le temps de la retraite professionnelle. J’ai des occupations pour 2 fois le temps qui m’est donné : courrier, compte de la communauté, accompagnement de groupes divers. C’est le temps de Lombez dans le Gers.
La dernière étape sera ici à Rabastens : venir vivre en foyer logement à la maison de retraite avec Frères Victor, Christian, puis d’autres, simplement pour être là, et vivre d’une manière discrète, au milieu des résidents, une vie donnée à Dieu et à ses frères.
Que tout m’advienne selon ta Parole.
Merci Clément pour ce que tu nous as donné. Beaucoup garderont de toi ton sourire, ton accueil. Et nous comptons encore sur toi, dans la communion des saints, pour nous aider à tracer notre propre chemin dans le monde et l’Eglise d’aujourd’hui.
Comme nous le rappelait St Paul dans la 1ere lecture : Celui qui  a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts, donne aussi la vie à nos corps mortels, par son esprit qui habite en nous.
Frère Emile Duthoit
 

2022 Charles M1923 - 2022

 

Heureux les pauvres de coeur,
le royaume des cieux est à eux (Mt ,3)

 

Frère Charles Mansuy s'en est allé discrètement le 4 Octobre 2022
en la fête de Saint François, dans sa 100ème année.

Frère Charles-François MANSUY, décédé le 4 octobre 2022, célébration le 10 octobre
1Jn 3,14;16-20 L’amour nous fait passer de la mort à la vie
Luc 12,35-38;40 Accueillir le Seigneur quand il vient.

« Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins et vos lampes allumées » Cette invitation de Jésus évoque la fidélité, l’assiduité, la permanence dans le service. Frère Charles était de tempérament plutôt tenace ; cela a pu l’aider pour vivre cette fidélité dans le service des autres. Une fidélité à la situation de sa famille quand il sort de l’école : son père est de santé fragile et il est normal que Charles travaille à la ferme familiale. Et puis aussi il aime tant ce métier de paysan.
Dans la fidélité à son baptême, Charles lit l’Évangile et aussi, il s’engage avec d’autres dans les Cœurs Vaillants et à la JAC. Plus tard, il écrira : « à travers ces engagements, « Je prends conscience qu’à ma petite place, je pourrais travailler pour le Seigneur ». D’où cette question : « Que faire de ma vie ? » La réponse sera de rejoindre les Frères Missionnaires des Campagnes.
Chez les Frères, il vit la fidélité dans l’humilité et la simplicité du service au jour le jour, dans nos communautés de Frères, dans le travail dans les fermes des environs, et plus tard dans un engagement au travail salarié toujours en lien avec l’agriculture. Et aussi bien sûr, cette présence, cette proximité avec les Gens du Voyage, pendant de longues années, en Seine et Marne et dans le Loiret avec Frère Marius.
Tous ces lieux de présence auprès des gens, Frère Charles les a vécus comme un service et comme un témoignage de sa vie de baptisé, de sa vie de « Frère ». Nous, les Frères, nous pouvons témoigner de son efficacité dans le service de la communauté.
Peut-on parler de Frère Charles, sans évoque ses longues marches, déjà en Haute-Garonne et ici à Lorris et dans les environs, et ces dernières années, avec son déambulateur. Quand on marche à pied, c’est tellement plus facile de parler et de faire un bout de chemin avec ceux que l’on rencontre. La simplicité de Frère Charles rendait les contacts faciles et agréables.
Frère Charles a vécu la fidélité dans la prière. Il a souffert de ne plus pouvoir prier en communauté avec nous. Déjà, avant de partir à la maison de retraite, il n’y voyait plus assez clair pour prier les psaumes. Alors, il s’est accroché à son chapelet, la prière à Marie. Ces dernières semaines, alors que nous disions une dizaine de chapelet auprès de lui, nous le voyions remuer les lèvres.
« Heureux les serviteurs que le maître trouvera en train de veiller… il les fera prendre place à table et passera pour les servir ». J’aime beaucoup cette image du maître de maison qui, à son tour, va servir les serviteurs fidèles. Je pense que le Seigneur accueille Frère Charles avec tendresse et reconnaissance pour sa vie de service.
Nous sommes là ce matin pour remettre la vie de Frère Charles entre les mains de Dieu notre Père. Cette longue vie de fidélité et de service nous invite à rendre grâce à Dieu. Seigneur, accueille Frère Charles dans ton amour et dans ta vie.