Très cher oncle Hubert

Tous vos très nombreux nièces et neveux avons été témoins de votre gentillesse, de votre toujours et constante bienveillance, de votre simple humanité ; simple parce qu'elle s'appliquait dans la vie de tous les jours, proche de chacun et humanité car vous portiez dans votre cœur les autres, nous autres, tous les autres.

Nous avons toujours été admiratifs de la qualité de votre présence discrète qui ne manquait pas d'humour. Grand lecteur, votre goût pour les mots choisis et pour l 'écriture vous gardait en lien avec chacun. Vous n'avez pas craint d'aller vers les démunis et votre générosité est pour nous un modèle de détachement.

Il y a quelques jours encore, à l'occasion de la visite de votre sœur Anne Marie, vous étiez allés jusqu'à l'abbaye de Saint Benoît sur Loire, vous vous êtes dirigé vers la crypte d' un pas déterminé et là « quelle force !» vous êtes-vous émerveillé au cœur des fondations de cette église.

Voici quelques uns phrases reçues de vous :

« Nous formons une fraternité curieuse à six : fragile (oh combien!) et cependant debout, diverse d'origine et de tempérament et cependant en entente et coopération ; à tout moment cela peut se casser la figure vu l'âge et les santés, nous continuons dans l'imprévisible, sereinement. »...

« Et moi, sans résistance, je fais cahin caha jardinier et quelques services ( 3 minutes d'activité et 10 de repos) »... Vous aviez ce courage du grand âge.

« Tout change vite et nous savons que nous sommes d'une autre culture et mentalité que les jeunes mais il ne nous est pas demandé d'être ce que nous ne sommes pas. Être paisiblement soi-même dans la fragilité c'est déjà bien. »

De la part de votre famille, merci pour l' exemple que vous nous transmettez.
Merci pour le témoignage de votre vie.

 Anne Desjobert

 

 

 

Jésus-Christ nous dit : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie, personne ne va vers le Père sans passer par moi » !

François n’a pas beaucoup écrit mais heureusement nous avons un petit article de lui rédigé à Dieulefit en 2014. Il commence ainsi : « depuis 60 ans de vie religieuse, j’ai essayé d’être témoin du Christ ». Oui, François, ton chemin à la suite du Christ a été un chemin d’homme, un chemin de chrétien en vie religieuse et un chemin de prêtre en église.

Tu as suivi le Christ en « essayant » d’être « disponible » pour vivre une vie de disciple comme « frère » en communauté. Ce chemin a été pour toi un grand chemin d’humanité! Tu étais un bon vivant et tu aimais les choses concrètes. Tous ceux qui ont vécu avec toi savent bien comment tu étais un fin gourmet aimant la bonne cuisine et le bon vin. Tu savais mettre tes compétences culinaires à l’œuvre pour améliorer le quotidien communautaire. Cela contribuait, tu le savais, à une meilleure vie fraternelle.
Tu étais un entraineur convaincu et convainquant. Etait-ce un reste de ton engagement chez les « paras » dont tu aimais souvent nous parler ? Je le crois ! Mais aussi, tu avais été émerveillé par le Concile Vatican II commencé l’année qui a suivi ton ordination : L’ouverture de l’Eglise au monde et aux hommes t’a réjoui ; tu pouvais ainsi partager les joies, les peines et les souffrances des gens : c’était là ton plus fort témoignage !

Mon premier souvenir de toi, remonte à 1979 à mon premier chapitre Général. Pour ceux qui ne savent pas, le Chapitre Général c’est une réunion d’une vingtaine de délégués élus par des frères chargés de prévoir les six années suivantes. J’étais tout jeune mais toi tu étais déjà expérimenté. Tu savais rendre la vie fraternelle agréable et sortir de nos cogitations savantes en nous racontant des histoires pour nous faire rire quand nous en avions besoin. Tu savais « ambiancer » comme on dit en Afrique ! La vie avec toi n’était pas triste ! Dans ton article tu dis : « j’étais heureux » ! Oui, Tu étais toujours très présent à la vie ordinaire et tu savais la mettre en valeur. D’ailleurs, tu as fait de nouveau partie de ces délégués en 85, 93, 97 et 2003, Et là, tu as fait partie de l’équipe responsable entre 97 et 2003. Tout cela est bien le signe que tes Frères te faisaient confiance et comptaient sur toi.

Responsable, tu as su l’être dans des services multiples de Congrégation et de l’Eglise. Tu as exercée l’animation pastorale dans plusieurs prieurés avec beaucoup de dynamisme parfois à plein temps et d’autres fois l’accompagnant d’un travail professionnel. C’était pour toi vraiment vivre ta vie d’homme : je me souviens de notre visite chez un de tes employeurs à Boulogne-sur-Gesse emprunt d’une très grande familiarité…

Tu as été aussi quelques années « maitre des novices » ! Tu prenais cela avec beaucoup d’humour mais aussi avec la conviction que c’était une belle tâche. Tu y as mis tout ton cœur ! Tu as accompagné 7 jeunes et 4 sont devenus Frères, dis-tu dans ton article. Tu es même venu au Burkina pour remplacer le maitre des novices fatigué, parlant aux jeunes des Pères de l’Eglise.

Je suis heureux de témoigner comment en 2004, alors que j’étais en responsabilité, j’avais demandé, dans une lettre, des Frères volontaires pour le Brésil. Tu as été le premier à me répondre disant que tu avais toujours désiré partir en Amérique latine. Tu avais même milité au chapitre de 79 pour que nous partions là-bas ! Mais là, tu avais déjà 72 ans et tu m’as dit : autrefois j’ai fait de l’espagnol, alors le portugais y ressemble ! Et tu es parti en commençant par un stage de langue de plusieurs mois. Tu dis toi-même que tu étais bien « pauvre » dans ce domaine… et pourtant tu a vu des merveilles de Dieu : « j’ai vu des équipes de chrétiens qui se prennent en main avec une foi profonde capables de réagir sur l’Evangile au quart de tour » !
A Dieulefit, enfin à la retraite, tu as pu apprécier la beauté du pays et la proximité des hommes et des femmes… Tu as découvert la proximité de nos frères protestants. En plus des services rendus à la paroisse, tu étais très présent à une chorale profane, car tu chantais bien ! Beaucoup de gens t’appréciaient : certains sont ici aujourd’hui ! Pour toi, vraiment, le chemin d’évangile était un chemin d’humanité et toute rencontre était savoureuse ! Oui tu as essayé de suivre et de témoigner de Jésus qui s’est fait homme au milieu des hommes !

Ce chemin d’humanité tu l’as terminé avec plus de difficultés à la Blache. Quitter Dieulefit a été difficile mais tu savais aussi que tu serais mieux dans cette maison car tes forces diminuaient.

« Bon et fidèle serviteur entre dans la joie de ton maître » ont écrit les Frères de la Houssaye sur ton faire-part. Ton chemin d’homme croyant, de disciple et d’apôtre est ainsi bien résumé. Nous sommes heureux de rendre grâce à Dieu pour tout ce que tu as fait et surtout pour tout ce que tu as été. Jésus t’a montré le chemin, tu l’as suivi et tu as témoigné que c’était le bon chemin pour arriver dans la maison du Père : Comme tu le dis : « voilà une vie bien remplie, j’en remercie le Seigneur, lui faisant confiance pour la suite.

Frère Edmond

2019 christian desjobert

 

1924-2019

''Jésus prit avec Lui Pierre Jean et Jacques, gravit la montagne et fut transfiguré devant eux." Lc 9

Frère Christian Desjobert, 5 jours après avoir fêté ses 95 ans, a rejoint son Seigneur le mardi 6 Août, Jour de la fête de la transfiguration.

Né le 8 juin 1932 à Romorantin (Loir et cher) de Jean Sevaux et Marie Fortat.

Baptisé le 2 juillet 1932, à Romorantin. Confirmé le 13 mai 1945 à Menneton s/Cher

Études secondaires à St Enverte Orléans (bac, math élem )

1 an au séminaire vocation tardive à Montmagny (S et O)

Entre à la Houssaye le 28 août 1952. Il fait son Noviciat puis sa première profession le 29 septembre 1953

Il fait une année de philosophie à la Houssaye en 1954.

Militaire dans les paras du 15 juin 1955 au 1 octobre 1957;

C’est à partir de Pibrac qu’il fera sa théologie chez les dominicains de Toulouse d’octobre 1957 à juillet 1961.

Profession perpétuelle le 12 avril 1959 à Lombreuil entre les mains du fondateur le Frère Michel Dominique Epagneul. Le Frère Léon Taverdet, nouveau Prieur Général, est là ; ainsi que Frère Roger Schutz en ami.

Il a reçu l’ordination presbytérale : le 24 Mars 1961 à Paray le Monial.

Il commence alors une longue étape d’engagement pastoral en 1962 au prieuré St. Vincent de Paul à St. Sulpice dans l’Oise puis au prieuré St. Joseph à Urciers en 1963 et à Charny en 1965. Il aura là la responsabilité pastorale du secteur et deviendra Prieur de la communauté. Il y restera jusqu’en 1977. Il dit lui-même que pendant ces 15 années il a surtout travaillé avec les jeunes du MRJC mais il y avait aussi la catéchèse, l’animation liturgique et la participation aux différents conseils de paroisse. Il avait un grand souci de travailler avec les laïcs.

Les responsables lui demandent d’être maître des novices en 1977 à la Houssaye en Brie.

Il passe ensuite une année au prieuré de Noailles en 1985-1986, puis arrive de 1987 à 1997 au Prieuré St Bertrand de Boulogne-sur-Gesse. Il y est encore responsable de la pastorale paroissiale mais trouvera aussi le moyen de prendre un travail salarié à mi-temps.

Il est élu membre du Conseil Général en 1997 et demeure deux années à la Houssaye-en-Brie.
Deux ans plus tard, en 1999, il rejoint Chateaumeillant toujours pour l’activité pastorale.

On lui demande de rejoindre Coquelandia au Brésil et y restera de 2004 à 2008.
En 2008, C’est la retraite ! Il rejoint la communauté de Dieulefit. Il rendra encore beaucoup de services…
C’est en 2016 qu’il rejoint la maison de retraite des FEC à La Blache.