La Blache : célébration d’action de Grâce   18 janvier 2020,

                        Frère Pierre Auzépy.

Nous avons reçu trois paroles de l’Évangile, pour éclairer ce que le Frère Pierre a cherché à vivre, lui qui s’est laissé séduire par le visage de Jésus,

Je voudrais rappeler deux lignes de fond, dans la vie de notre Frère Pierre :

            la contemplation de Jésus et de sa Parole

            la fraternité.

            La contemplation de Jésus et de sa Parole : pendant 30 ans, Frère Pierre a vécu en ermite ; chaque jour, il restait de longs temps à genoux dans sa petite chapelle, avec ce désir profond de célébrer ce que le psaume 26 appelle le ‘sacrifice d’ovation’, une vie donnée à Dieu, dans la prière : il chantait et fêtait le Seigneur, célébrait l’eucharistie. Peu à peu, il a laissé s’imprimer en lui le visage de Jésus, il s’est laissé traverser par sa Parole. Sur son lit d’hôpital, il y a quelques jours, vêtu d’une longue chemise gris beige, avec sa petite barbe grise : il était comme l’image de Charles de Foucault dans le désert ! Pendant que je marquais de l’huile des malades son front, ses mains, il me semblait que tout son être priait  : « que j’aille dans la tente du Seigneur célébrer le sacrifice d’oblation ; je chanterai, je fêterai le Seigneur ».

La seconde ligne de fond, dans la vie du Frère Pierre, c’est la fraternité.

Au temps où il était seul dans son ermitage, un Frère disait : ‘c’est lui qui vit le mieux la fraternité’ ; c’est bien vrai qu’il nous accueillait avec joie : il avait une pensée pour chaque Frère, il était attentif à la vie de la congrégation !

Fraternité !

Avec d’autres Frères (avec Fr. Daniel V. et Fr. Cyprien), comme le rappelait le Fr. Lucien, il a rejoint les émigrés marocains, algériens pour les travaux de maraîchage de la région de Carpentras ; et aussi les espagnols... après la saison de travail dans la vallée du Rhône, les Frères accompagnaient les saisonniers espagnols jusqu’au sud de l’Espagne pour faire avec eux la cueillette des olives... C’était un travail rude pour le Frère Pierre; il serrait parfois les dents, mais il voulait vivre la fraternité : au nom du Christ, être Frère des ruraux les plus démunis.

Et cette joie de la fraternité, il l’a exprimée jusqu’aux derniers jours :

            par sa poignée de main : c’était vigoureux, chaleureux !

            Et aussi par ses yeux lumineux, directs !

            Par son sourire, sa délicatesse : le dernier mot qu’il a pu prononcer pour ceux et celles qui lui venaient en aide, c’était : ‘merci’.

Le psaume 26 ajoute : « c’est ta face, Seigneur que je cherche ; ne me cache pas ta face ! »

            Seigneur dévoile-lui ta face ;

            Seigneur, prends-le par la main

            Seigneur, dis-lui : « Pierre, entre dans la joie de ton maître !» Dans l’Assemblée de Saints.

1 Th 4, 13s ; Lc  12, 35s
En début  de célébration nous avons  rappelé quelques aspects de l’itinéraire du frère Hubert ; ce qui a été semé. Comment nous l’avons vu accomplir son chemin d’humanité, de baptisé, de Frère. 
Nous avons écouté également quelques versets bibliques qui fondent notre espérance : nous serons pour toujours avec le Seigneur.
Des paroles d’hommes et des paroles du Christ, tellement humaines elles aussi. Elles résonnent en nous et résument les désirs du frère Hubert ; paroles tellement humaines et dans un regard de foi profondément liées dans la vie donnée d’Hubert et dans l’offrande du Christ. Paroles  humaine et paroles du Christ.
L’image de l’Evangile nous surprend par sa simplicité ; il est question de service, de fête, de rencontre, de veille : Jésus est au milieu des gens comme celui qui sert (22, 27). C’est Dieu lui-même qui accueille pour la fête les gens en attente et en tenue de service. Paroles du Christ qui nous dit à tous, qu’à sa suite, l’on n’est jamais trop humain dans notre marche vers Dieu.
Restez en tenue de service ; L‘image est suggestive. 
Dans cette relecture, je vois Hubert s’avancer avec délicatesse, avec son diapason et ses chants, son petit carnet pour n’oublier aucune des relations tissées…et pourtant quelle mémoire !
Je l’imagine avec la tenue de fête, occasion de tant de contacts… Préoccupé des autres…soucieux de prendre soin de lui.
Maintenant, plus besoin du diapason pour la louange quand Dieu donne le ‘la’…plus besoin de trop garder quand le maitre de maison comble son bien aimé bien au-delà de ses attentes, plus de soucis pour l’harmonie communautaire, pour la santé…(cure, pèlerinage ‘cancer espérance’, d’où il revenait au moment de la crise qui l’a emporté)... quand Celui qui guérit toutes blessures est là, au Royaume des corps glorieux..
Jusqu’où est-il allé au plus profond de son être dans sa fidélité à cette vie humaine et à cette vie de disciple de Jésus. Dieu saura le reconnaitre.
Quant à nous, nous voulons présenter à Dieu ce qu’Hubert est pour nous et qui nous appelle à devenir chaque jour enfants de Dieu, frère de tous et pour tous.
 Comme saint Paul le disait : Nous le croyons, Jésus est mort et ressuscité ; de même, nous le croyons aussi, ceux qui se sont endormis, Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui….
Rendons  grâces pour ce  qui soutient notre confiance et nourrit  notre espérance, avec au cœur la parole de Jésus : Bienheureux les ‘veillants’ ! 
Frère Jean-Louis Lejay
2019 François Sevaux
1932 - 2019
C’est bien, serviteur bon et fidèle
Entre dans la joie de ton Seigneur
Mt 25, 23

 

Frère François Sevaux est décédé
mardi 27 août après-midi
à l’hôpital de Bagnols,
à l’âge de 87 ans.

 

Parcours de vie du Frère Hubert GAULLIER, décédé le vendredi 4 octobre 2019 Amilly

Frère Hubert Gaullier est né à Paris en avril 1933 ; il est le troisième enfant, seul garçon, d’une famille de 4. Son père est notaire.

C’est à Paris que Hubert reçoit le baptême. Très rapidement la famille rejoint Saint Germain-en-Laye où son papa monte une étude de notaire. C’est là qu’il passe son enfance. Un premier contact avec les Frères des Campagnes à 15 ans, puis une entrée au noviciat avant ses 18 ans.

Etudes de philosophie et de théologie en Seine-et-Marne et en Haute-Garonne, service militaire se succèdent Il fait son engagement définitif chez les Frères Missionnaires des Campagnes en 1960.

En juin 1960, Hubert rejoint le Loiret, la Communauté de Vimory. Il s’oriente vers une formation d’électricien (FPA) et trouve un emploi dans une entreprise de Montargis. Il y découvre le monde du travail. 1970, la communauté de Vimory change de lieu pour rejoindre Lorris. 4 mois de recyclage et Hubert perd son emploi. Il retrouve du travail comme ouvrier d’entretien à « Notre Foyer », maison de retraite de Montargis. Ce qui l’amène à être attentif aux personnes âgées. Durant toute cette période, des temps de relecture en groupe, (CMRO, (ruraux ouvriers), Atelier de Frères au travail salarié, un temps de recyclage, lui permettent une réflexion avec d’autres pour mieux partager cette vie ouvrière, « être avec ». Il est également très investi au niveau liturgie et chants. Disciple et missionnaire, signe de son engagement comme Frère Missionnaire dans le monde du travail

1980 Hubert rejoint une communauté dans l’Oise, à Noailles où il reprend un travail salarié. Rapidement des raisons de santé l’obligeront à s’arrêter.

1984, c’est le Berry qui l’accueille. Châteaumeillant dans le sud du Cher. Il y restera 19 ans, très en lien avec la vie des villages, participant aux animations et fêtes des villages (fête des Grattons, ou vignoble, et très investi au niveau de la pastorale, des célébrations et de la liturgie, de groupes de réflexion (Mouvement des Chrétiens Retraités), chants… Très à l’écoute de la population, il prend son temps.

En 2003 il part pour Montricoux dans le Tarn-et-Garonne ; mais la communauté s’arrête au bout de trois ans

En 2006. Hubert revient à Lorris où il participe aux activités, entre autres chorale, aux rencontres UNC (Anciens Combattants), animation liturgique sur Bellegarde Il avait à cœur de participer en septembre chaque année au pèlerinage LCE à lourdes (Lourdes, Cancer Espérance) ; et c’est au retour de ce pèlerinage qu’un accident vasculaire l’a conduit à l’hôpital.